Date de sortie 11 décembre 2014
Durée 70 mn
Réalisé par Jean-Luc Godard
Avec Héloïse Godet , Kamel Abdeli , Richard Chevallier
Scénariste(s) Jean-Luc Godard
Distributeur Wild Bunch Distribution
Année de production 2014
Pays de production France, Suisse
Genre Essai
Couleur Couleur

Synopsis

Le propos est simple. Une femme mariée et un homme libre se rencontrent. Ils s'aiment, se disputent, les coups pleuvent. Un chien erre entre ville et campagne. Les saisons passent. L'homme et la femme se retrouvent. Le chien se trouve entre eux. L'autre est dans l'un. L'un est dans l'autre. Et ce sont les trois personnes. L'ancien mari fait tout exploser. Un deuxième film commence. Le même que le premier. Et pourtant pas. De l'espèce humaine on passe à la métaphore. Ca finira par des aboiements. Et des cris de bébé.

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Critiques de Adieu au langage

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Absent de la Croisette, l'ermite suisse mégalomane JLG fait son "adieu au langage" dans un film-essai d'1h10 en 3D, agressif et crépusculaire, où il prend congé de tout - du monde, des hommes, du cinéma.

    « Godard foreveeer !!! » hurle un fan en surchauffe quand s’ouvre le rideau, déclenchant une salve d’applaudissements qui fait ressembler le Grand Théâtre Lumière à un stade au moment du coup d’envoi. Un peu perdu au milieu de la foule des fidèles, on n’a pas spécialement envie de faire la hola, même si on sait très bien pourquoi on est là : on vient prendre des nouvelles de JLG parce qu’on aimerait savoir pourquoi il est si triste alors qu’il a parfois été si drôle, et que ça permet de remplir les blancs en attendant l’édition augmentée de la super bio signée Antoine De Baecque.

    « Il est où, l’ogre ? », demande un monsieur sur un banc au début du film. L’ogre boude en Suisse, on le sait, mais il est aussi dans chaque repli d’Adieu au langage, invitant à en lire tous les dialogues à l’aune de sa propre légende – « Je cherche la pauvreté dans le langage », « Je déteste les personnages », « Il faut que je tienne jusqu’à la fin » (nous aussi, d’ailleurs). Et alors, comment il va ? Mal. Très mal. Plus misanthrope que jamais, rabâchant des antiennes réac d’un autre siècle (télévision = nazisme, same old story), ouvertement agressif (la 3D qui fait loucher), bilieux (« la pensée retrouve sa place dans le caca », aphorisme nul ponctué par un prout qui a fait un triomphe), esseulé au point de ne plus se reconnaître que dans son chien Roxy, le seul qu’il sait filmer, comme il sait encore, à l’occasion, faire un joli mash-up de ses films chéris. Les hommes disparaissent du cadre, Roxy part sur les chemins, la pensée ne fait plus sens, Godard nous hait. A la fin, il n’y a plus rien – juste un peu de mépris.

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