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(...) Air Doll est une relecture façon manga de Pinocchio. Nozomi, la poupée, partage avec la marionnette le même regard ingénu sur le monde, qui fait tout le charme mais aussi parfois l’inconvénient du film. Nozomi aurait pu se passer de voix tant ses commentaires sur ce qu’elle découvre de l’espèce humaine ressemblent par moments à une litanie de poncifs, heureusement atténuée par un regard désemparé sur un Japon tout en névroses et sur la condition qu’il réserve aux femmes.
Toutes les critiques de Air Doll
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) le film prend des allures de vieux Cronenberg, et la déviance propre à un certain cinéma japonais reprend le dessus. La fin offre une critique ultra-violente d'une société qui laisse crever le mal-être qu'elle engendre dans les poubelles.
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A l'image des films des grands asiatiques de Cannes 2009 - Thirst, Mother -, il souffre de longueurs scénaristiques inhabituelles chez un auteur dont on apprécie le minimalisme imparable. Air Doll reste pourtant captivant.
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(...) le film provoque aussi, à plusieurs reprises, un trouble et une fascination qui dépassent l’enjeu scénaristique, et qui justifient à eux seuls la longueur du film, tant Kore-Eda semble, à chaque scène, chercher à sonder l’épaisseur de son personnage principal, tenter de le percer à jour et de lui faire exprimer des sentiments qui le dépassent lui-même.
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(...) malgré un potentiel puissant, le long-métrage de Hirokazu Koreeda choisit souvent la carte d'un pseudo onirisme lent, minimisant le scénario pour préférer une décevante poésie mollassonne en suspension. Reste une mélancolie ambiante troublante, et quelques scènes aux idées magnifiques.
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Les saynètes subtilement burlesques s'entrelacent avec d'assez beaux moments d'errance mélancolique. La poupée gonflable, vouée à la disparition dans le grand mouvement de rotation des marchandises devient ici la métaphore d'un monde creux et désaffecté.
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Kore-Eda entend faire contraster ce déficit d'âme en milieu urbain par la joliesse de la mise en scène (recrutement du chef opérateur de In the Mood for Love, Mark Lee), épousant la naïveté enfantine, étrangère (l'actrice est coréenne), du regard de l'héroïne. Malgré quelques belles scènes sur la découverte érotique (où la valve devient vulve, et le souffle phallique), l'ensemble reste bien trop appuyé pour atteindre une quelconque poésie. La suggestion, les non-dits, l'humour, bref tout ce qui faisait l'attrait de Still Walking font défaut à cette poupée d'air qui, boursouflée par les intentions, fait « pccht ».
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Kore-Eda, l'immense réalisateur de Still Walking, ne manque pas d'air, juste d'une idée pour rendre sa fable moins gonflante.
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Malheureusement, à force d’affectation poétique et de redondances, la grâce, la légèreté que Kore-Eda ("Nobody Knows", "Still Walking") tente d’insuffler à son film finissent par devenir pesantes. Lourdes comme l’air.
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Récompensée le week-end dernier au festival du film romantique de Cabourg, cette fantaisie inspirée d'un manga tombe à plat.
Une poignée de belles idées - notamment celle de la poupée regonflée par le souffle de son amant lors d'une scène indéniablement érotique - ne suffit pas à compenser l'agaçante naïveté du propos et le relatif inintérêt d'une histoire étirée sur plus de deux heures. De la part de Kore-eda ( «Still walking»), on attendait forcément mieux. -
Adaptée d'un manga, cette fable se distingue des autres films de Kore-Eda (Nobody knows et Still walking) : sujet inattendu, mise en scène hétérogène, davantage de personnages secondaires. Autour de l'air et du souffle, le réalisateur tisse de jolies métaphores sur la légèreté ou la pesanteur de l'existence, le sentiment de plénitude ou de vacuité. Bae Doona, actrice déjà remarquée dans Sympathy for Mr Vengeance et The Host, est étonnante en poupée mécanique dotée d'une âme. Séquence ahurissante : la poupée se coupe et se dégonfle, son jeune amoureux s'empresse de la regonfler. Et tout en la sauvant la fait jouir...
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On attendait beaucoup du talentueux auteur de Nobody Knows et Still Walking. La déception est d’autant plus amère. On apprécie la métaphore originale pour traiter du sens de la vie et de nos sociétés privées de tout altruisme, de même que le ton onirique et délicatement décalé de la fable. Malheureusement, le propos se délite, se répète et la poupée gonflable devient gonflante.
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(...) Air doll n'est au contraire qu'un gros déluge de guimauve se donnant des airs de sérieux et dont la mise en scène, d'une rare indigence, se limite à refaire le même mouvement de caméra à tous les plans, à chaque fois un peu plus lentement, en tournoyant d'un air intimidant autour de personnages sans épaisseur. Le potentiel de morbidité du sujet, la grandeur baroque qu'il appelle ne sont effleurés que par instants : mais Kore-Eda n'est ni Bava ni Cavalcanti, repartant aussi vite qu'il le peut sur les rails de sa fable gâteuse. Trop fier, peut-être, d'avoir trouvé la clé pour vendanger dans les grandes largeurs ce beau sujet au profit d'un interminable pensum mélodramatique de plus de deux heures.
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Pourquoi cette double vie doublement insignifiante qui empêche toute possibilité de récit ? Kore-Eda en bon fétichiste s'en balance, il a film les scènes qui lui plaisaient ; le reste du temps, il avait la tête ailleurs.