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Alors oui, on a vu Avatar . Et oui, c’est bien CA le futur du cinéma. Avec son immersion 3D révolutionnaire, son expérience visuelle sidérante qui représente vraiment une rupture, Avatar risque de tout bouleverser… mais surtout les spectateurs. Au-delà du discours socio-écolo évident, au-delà de la performance technologique, Avatar est d’abord un pur film de SF dont la plus intéressante partie réside dans la découverte de l’univers des Na’avis. Cameron , nerd scientifique déploie un univers absolument stupéfiant. Comme une vieille couverture de roman SF fifties qui se prendrait vie devant nos yeux, le film nous fait découvrir la jungle luxuriante de Pandora, ses montagnes en apesanteur (merci Miyazaki ), ses créatures entre dinosaures et monstres mythologiques… La différence c’est que pour une fois, on n’est plus spectateurs, mais acteurs. Alors, Avatar, fantasme de SF ? Ce serait trop simple et trop réducteur. Car Avatar ressemble à s’y méprendre à un manga live. Tout y évoque le graphisme surstylisé des « animés » et Cameron cite allègrement Miyazaki ou Oshii . Avatar ressemble aussi à un jeu vidéo. Mais Avatar c’est aussi un pur western; un des space opera les plus dingues qui renvoie le Star Wars de 77 dans les cartons de notre vieille cave; une love story et un film initiatique… Bref, Avatar est un film-somme. Une entreprise totale qui rappelle que le roi Cameron a toujours été un nerd impérial à la viscéralité bourrine, un cinéaste hi tech avec un côté prolo nouveau riche qui est le seul à pouvoir défier les col bleus des studios et les rois du marketing pour signer ça. Ca ? On y revient forcément… Une love story, des combats aériens et terrestres, une épopée digne de David Lean, Asimov ou Homère. Avatar est un bijou de cinéma.
Toutes les critiques de Avatar
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Selon Cameron, les machines doivent être au service de l'homme et non du militaire. C'est simple, limpide. D'autant que la fuite dans un monde imaginaire où la réalité est plus belle en numérique (convergence de l'intrigue et son esthétique), prend chez Cameron des allures de manifeste. Kate Winslet avait survécu au désastre d'une civilisation mutante et industrielle. Les héros digitaux d'Avatar en sont les descendants, gagnant paradoxalement une forme de liberté et d'ouverture par la technologie. Au fond, le véritable enjeu du film repose sur l'idée d'un dépassement du concept de vivant et d'humanité par et avec les machines. C'est dire si James Cameron voit loin et que se dessine déjà son futur Battle Angel.
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Des raisons d’aller voir Avatar, il y en a plein. On peut y courir parce que c’est le film le plus attendu de l’année (...). On peut aussi en avoir envie parce qu’il a sans doute coûté plus de 300 millions de dollars, et que ça rend curieux.
Ou parce que, succès ou pas, il est parti pour changer l’avenir du cinéma avec ses stupéfiants effets spéciaux. Enfin, juste parce qu’on se souvient que James Cameron est un raconteur d’histoires hors pair, un type capable d’émouvoir la planète entière avec Titanic, méga long-métrage de 3 h 20 dont tout le monde connaissait pourtant la fin (le bateau coule).
Douze ans après, le réalisateur canadien revient avec une autre « love story » inoubliable, un scénario archiclassique prétexte à un fabuleux voyage. Avatar marche sur la longueur 2 h 41 qui filent comme le vent , impose comme par magie sa beauté irréelle, sa faune et sa flore extraordinaires, sa 3 D tout en profondeur de champ. Ici, le relief ne cherche pas à faire sursauter le spectateur, il sert au contraire à l’immerger dans l’image, à l’inviter au coeur de l’action. -
Il y aura un avant et un après Avatar. Même si l'on a jamais été aussi curieux de découvrir ce qui viendra après, pour l'heure, notre seul désir est de repartir sur Pandora et de vivre une nouvelle fois ce voyage époustouflant.
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Grâce au progrès du numérique, James Cameron est devenu un dieu du cinéma capable de créer un monde avec sa faune, sa flore, sa culture. Avatar est une immersion totale de deux heures quarante et une en 3D dans un univers incroyable où les yeux des spectateurs n'avaient jamais posé leur pop-corn. Un fabuleux conte d'effets !
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(...) Avatar n'a rien du blockbuster-malade ou théorique (revoir Matrix et surtout ses suites). Non, Cameron ne sait faire que des films pleins, du cinéma total, il est l'entertainer au sens le plus noble du terme, celui qui fait du spectacle une affaire de formes. Tout ce que l'on vient de dire est ici si bien synthétisé, coulé dans une grande forme hollywoodienne, articulé autour de mécanismes narratifs archi-connus (en gros, c'est Danse avec les loups), qu'on le manquerait presque. Si Cameron n'est pas le plus subtil des metteurs en scène, il y a chez lui une capacité hors normes à formaliser des concepts, à produire une iconographie définitive et immédiatement assimilable.
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Le film n’est pas exactement le choc visuel annoncé. Et si l’œil doit passer par-dessus une laideur intermittente de l’image, l’oreille est mise à plus rude épreuve encore, malmenée par une soupe techno-world assez kitsch, chorale de chants africains nappée de flûtiau façon Titanic et ballade finale beuglée par Leona Lewis, remplaçant au pied levé Céline Dion. La révolution Avatar n’a donc pas complètement lieu. Mais si malgré tout, par-delà son aspect de foutoir un peu indigeste, il passionne, c’est plutôt grâce aux fondamentaux de l’art de Cameron : la maîtrise du récit, la profondeur de caractère, l’art du storytelling, et la permanence d’une vision du monde, de l’homme et de ses expériences, qui si elle ne s’incarne pas toujours dans une forme harmonieuse, ne manque ni de puissance ni d’ampleur.
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La rumeur autour de ce film tant attendu annonçait un choc esthétique. Autant l'avouer d'emblée : malgré une « immersion » plutôt efficace, l'expérience visuelle d'Avatar ne représente pas vraiment une rupture historique. Mais réjouissons-nous qu'il s'agisse encore de cinéma et non d'un festival d'effets spéciaux. Après le ravissement, on plonge donc dans une guerre qui fait rage. Avec des images de combats aériens et terrestres aussi inédites qu'impressionnantes, sans que Cameron ne cède à une surenchère de la violence. Il laisse le champ libre à pas mal d'interprétations dans cet univers à l'imaginaire foisonnant.
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Et sa [Sigourney Weaver] main de fer tient les rênes de la narration qui file ses 2h40 sans le moindre ennui, même si le cinéaste ressent aussi le besoin, parfois, de faire surgir son étrange ironie insurgée.
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Disons-le bien haut, c'est spec-ta-cu-laire ! La 3D nous donne la sensation d'évoluer au coeur de la planète Pandora (...) Plantes, animaux, chutes d'eau... tout est splendide. En ce qui concerne l'intrigue, c'est moins original. On ne voit pas passer les presque trois heures du film tant on est convaincu par les images, mais pour l'émotion, l'effet "Titanic" n'est pas garanti.
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Visuellement magique, dotée d'effets spéciaux vertigineux, cette magistrale fresque épique pare le divertissement total d'une ode à Dame Nature, doublée d'un réquisitoire contre l'avidité des hommes. A bien des égards, on songe au Little Big Man d'Arthur Penn (en mode SF). Grand film, donc.
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Projetée exclusivement en relief sur 1 000 écrans de par le monde (dont 80 en France), cette nouvelle version prolonge de quelques plans la scène d'amour entre l'ex-marine Jack Sully et Neytiri sa compagne Na'avi. Surtout, elle déploie plus longuement l'affrontement final dont la dramaturgie apparaît plus convaincante.
La différence est minime et l'expérience de cette nouvelle vision vaut surtout pour le bilan qu'elle permet de tirer des quelques mois de folie tridimensionnelle que vient de traverser le cinéma.
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Je veux bien comprendre, dans un grand élan magnanime en forme de cadeau de Noël, que l'énorme impression visuelle laissée par Avatar puisse effacer tout le reste. Moi, désolé, j'ai besoin d'un peu plus. Et je reste plus ébahi par un Titanic qui me renverse, malgré une fin connue d'avance, que par cet Avatar qui m'impressionne (beaucoup, c'est vrai), mais seulement en surface. En je préfère Sigourney Weaver en vrai, plutôt qu'en bleu.
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James Cameron a réussi à mêler la réalité des corps humains et des décors à la fantaisie des créatures générées par ordinateur, sans que jamais on ne voie les soudures. La qualité des images venues de la planète Pandora - un endroit qui n'existe que dans les ordinateurs de Cameron et ceux de Weta Digital, la firme d'effets spéciaux du réalisateur néo-zélandais Peter Jackson - est plus que saisissante, envoûtante. La touffeur de l'atmosphère, la texture visqueuse de certaines plantes, l'apparence des monstres qui hantent la forêt de Pandora sont des chefs-d'oeuvre d'invention graphique et de minutie. La qualité du rendu des chairs, des tissus végétaux ou animaux est stupéfiante. Ce qui se passe sur Pandora, en revanche, est un peu moins intéressant. On se dit parfois - surtout pendant les séquences finales, particulièrement convenues - que James Cameron a construit de grandes orgues pour n'y jouer que de la musique de cirque. Mais il suffit de penser à Pandora pour avoir envie d'y retourner, même si l'histoire reste à écrire.
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Oui, Avatar nous surprend visuellement et nous happe dans son monde merveilleux grâce à une technologie 3D utilisée (enfin) à bon escient. Pour ces raisons et ces enjeux techniques, il faut voir Avatar, ne serait-ce que dans une simple optique historique. Pour autant, si les techniques évoluent, il faudrait que les scenarii suivent, parce que là c’est le point mort. La conduite du récit n’est pas en cause et est plutôt bien troussée, allant à l’essentiel en ne s’embarrassant pas de développements superflus pour crédibiliser cette évocation du futur. Non, le problème c’est que le film cale au bout d’1h30 et s’embourbe jusqu’à son terme dans un affrontement belliqueux et manichéen entre Humains et Navis. Un festival pyrotechnique qui laisse de marbre, émaillé de rares moments de pure virtuosité qui donnent quelques frissons malheureusement bien éphémères.
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Sur une planète lointaine, la civilisation primitive des Na’bi est sur le point d’être balayée par l’envahisseur américain. Un GI, envoyé en mission de pénétration par l’intermédiaire de son double, son avatar, change de camp et se met à combattre les humains. Message : respectons les autres, respectons la nature, méfions-nous de la technologie (ce qui, venant de Cameron, est un comble : c’est le technoïde accompli). Les 150 minutes de projection passent vite. «Avatar» est au cinéma ce que Jean-Michel Jarre est à la musique : un spectacle colossal, superbe, ébouriffant. Est-ce suffisant ?
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Quelques décennies plus tard, James Cameron a décidé d'exhumer le Polly Pocket en lui. Son calcul est simple : puisque Titanic avait piqué l'argent des fillettes (une grande histoire d'amour) comme des garçonnets (une maquette géante dans une baignoire glacée), rebelote. Pour ces dames, la faune et la flore multicolores, pour ces messieurs, des scènes de baston à rallonge - et tant pis si les deux se marient moyen. Sachant qu'Avatar est censé réinventer le cinéma, il fallait, aussi, lui donner un semblant de fond, un vague sous-texte : au coeur de cette interminable transposition westernienne (Les Cheyennes au fin fond de l'espace), la morale pro-Indiens prendra la forme d'un gros gloubiboulga écolo et d'une exaltation panthéiste crypto-miyazakienne. Les deux sont d'un tel simplisme, d'une telle bêtise qu'on ne craint de vexer aucun croyant (écolo ou panthéiste) en recommandant la fuite ou le fou rire.