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Dans la banlieue parisienne, Marieme, 16 ans, ne peut pas passer en seconde générale à cause de ses mauvais résultats. Elle rejoint une bande de trois filles. Elles traînent ensemble, font les magasins à Châtelet-Les-Halles, s'embrouillent avec d'autres meufs. Marieme sort de l'enfance, mais à quel prix ?
Casting principal entièrement noir et féminin, refus d'une mixité propre sur elle, d'une autopsie clinique, d'une vision angélique/fataliste de la banlieue, du fait divers crade ou d'une dramedy communautariste comme on en vend au kilomètre chez nous : Bande de filles veut avant tout faire du cinéma -visuel et narratif. Si le film est social -car il l'est tout de même forcément, au fond- c'est un peu malgré lui, à cause de son sujet et de son générique écrit et réalisé par une femme, avec quatre femmes noires en guise d'héroïnes, on n'a pas vu ça en France depuis...? Mais il ne s'y réduit pas. Avec ses séquences choc, extrêmement bien filmées, Céline Sciamma rappelle qu'elle est très douée pour mettre en scène : le groupe de filles, véritable cacophonie, devient tout à coup silencieux en passant devant une bande de garçons assis sur leur chemin. Une fille et une autre se battent dans un duel réglé. Les quatres nanas se lâchent sur Diamond de Rihanna en play-back dans une chambre d'hôtel. Et le film ne se contente pas d'enfiler les belles séquences : Marieme (superbe et évidente Karidja Touré) évolue, grandit, s'affirme. A travers la violence.
Le bleu est une couleur chaude
Eclairé dans des lumières frappantes, souvent bleues (la belle photo est signée Crystel Fournier, fidèle de la réalisatrice) comme d'ab chez Sciamma, Bande de filles se situe évidemment dans la continuité des thèmes chers à la cinéaste : l'origine du désir (comme dans Naissance des pieuvres) et l'identité féminine (comme dans Tomboy) qui éclosent et dialoguent le temps d'un été. Sur ce point le dernier acte pourra diviser. Marieme trouve l'occasion de s'échapper de chez elle où elle subit les brimades de son frère violent, pour connaître une nouvelle vie un peu particulière et franchement romanesque. Mais le magnifique plan final met tout le monde d'accord : à l'image de ses actrices, dont l'appétit de jeu les rendent aussi bonnes dans l'impro que dans les scènes les plus écrites, Bande de filles ne lâche rien et s'impose comme un film rare et très, très fort.
Toutes les critiques de Bande de filles
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’incandescence devient alors de nature alchimique, dotée d’un puissant pouvoir de transmutation contagieux et qui, touchant de proche en proche l’actrice sublimée, la cinéaste en transe et le spectateur en larmes, rend in fine tout le monde meilleur qu’il ne l’était en arrivant.
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Si Adèle avait su conquérir le palmarès l’année dernière, sûr que Marieme et ses copines auraient fait cette année en compétition une razzia bien méritée. Dommage pour la compet’, bravo pour la Quinzaine.
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Si le film bluffe, c’est parce qu’il est beau, énergique et sidérant de réalisme.