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Superbe adaptation d'un roman noir amer (Jeux d'enfants), Boy A est un film sur la réinsertion et la seconde chance. L'histoire d'un garçon qui essaie de réapprendre à vivre après une (grosse) erreur de jeunesse. La question du pourquoi n'intéresse pas le cinéaste : c'est plutôt le comment qui est au centre du film. Comment on se réhabilite, comment on tente, face à une société qui veut vous écraser, de reprendre une vie normale quand on a expié. Reprenant les meilleures recettes du cinéma social anglais (et l'un de ses meilleurs acteurs, Peter Mullan), Boy A oscile habilement entre réalisme crapoteux et tragédie universelle. Avec en prime la révélation d'un acteur hors du commun : Andrew Garfield. Retenez bien ce nom on devrait en entendre reparler très vite.
Toutes les critiques de Boy A
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un magnifique sujet social et humain qui parle d'insertion, de compassion, mais aussi du trouble qui s'installe à mesure que le passé du jeune homme est révélé au spectateur.
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Boy A est un nouvel exemple de la force du cinéma anglais : un solide background social et une histoire intimiste, qui se mêlent harmonieusement. Commencer une nouvelle vie, devenir un autre, un droit comme l’affirme Terry. Soit, mais rayer le passé ? Et un jour, comment continuer de mentir et de se cacher aux yeux de celle qu’on aime, aux amis qui vous admirent et vous font confiance ? le film montre à la fois les réapprentissages à petits pas d’un homme blessé, sa peur d’être découvert, sa honte d’être contraint à mentir. A la banalité de sa vie nouvelle répond l’écho douloureux et inoubliable du passé, qui ne laisse aucune place au pardon ou à la rédemption. Dans une composition très fine, Andrew Garfield est une révélation.
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Le personnage est inspiré des assassins du petit Jaimie Bulger, sortis de prison sous des identités nouvelles huit ans après leur crime, quand ils avaient 18 ans, et qui vivent depuis sous la menace constante d'être reconnus. La nature précise de l'acte commis par Jack est dévoilée suffisamment tard dans le film pour que le spectateur soit déjà totalement en empathie avec lui. (...) Peu plausible en théorie, l'hypothèse fonctionne tant elle est justement servie par le jeu tout en émotion retenue de ses acteurs.
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On pourra déplorer que le réalisateur ait cru bon de visualiser l'enfance de Jack (ah, les flash-back qui plombent un film, parfois !) et qu'il ait légèrement surdramatisé le dénouement. Ce qu'il réussit, à l'instar d'un Ken Loach, auquel on pense par moments, c'est saisir l'émotion de l'instant : l'incrédulité émerveillée de Jack devant l'espoir possible.