-
Au petit jeu de la fiction chorale, la cinéaste s'abîme parfois dans les clichés psychologiques et une certaine emphase symbolique. Plus que jamais, un petit shampoing vaut mieux qu'un long discours. Et les meilleurs moments de Caramel (les scènes dans l'institut de beauté) démontrent avec élégance que la cinéaste sait capter les grands tout dans les (faux) petits riens. Inégal, soit, mais prometteur.
Toutes les critiques de Caramel
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Les trajectoires des cinq femmes se déploient avec une grâce un peu languide, et dans les intervalles qui séparent les quelques morceaux de bravoure comique (Jayale préparant la chambre d'hôtel miteuse qui doit abriter ses amours), s'insinuent le désespoir et la frustration qui font ombrage à ces vies. Pour ces cinq rôles, Nadine Labaki a choisi des femmes qui n'étaient pas actrices. Ou qui ne savaient pas qu'elles étaient actrices. Car il n'y a rien de naturaliste dans leur façon de jouer, excessive, démonstrative et séduisante. C'est aussi ce quintet qui fait de Caramel un moment à part.
-
Variation libanaise du célèbre Vénus Beauté (institut) de Tonie Marshall, ce joli film croque avec vivacité les portraits d'êtres sans fard malgré le maquillage. La réalisation s'efface devant l'interprétation énergique des comédiennes, qui font que ce caramel est tour à tour, sucré et...amer.
-
On trouve dans le film de Nadine Labaki quelque chose de Vénus Beauté (Institut), avec des clientes qui se mettent à nu pendant l'épilation. Il y a aussi de l'Almodovar dans l'univers très coloré du salon, ces portraits de femmes à la fois fortes et fragiles, le ton balançant entre tristesse et drôlerie, les coups d'ongles vernis contre le machisme et l'intolérance. Un caramel d'une jolie douceur.
-
Ce Vénus beauté beyrouthin n’est pas sans faiblesses : parfois démonstratif (la quête sans fin de Layale pour trouver une chambre d’hôtel alors qu’elle n’est pas mariée), il manque surtout d’une histoire plus forte que les autres, qui agrégerait les pièces du puzzle. Mais malgré la sensation d’éparpillement, les portraits sonnent juste et livrent, comme un écho, toute la tendresse et l’agacement qu’éprouve Nadine Labaki pour son pays.