-
Honoré, on le sait, aime depuis toujours Demy. Ce «demyurge» peuple donc Dans Paris d’un brelan d’acteurs inspirés (Duris, Garrel, et Guy Marchand, fabuleux en père dépassé par ses fils). Adresse un salut fraternel au cinéma qu’il aime (un parfum de Godard – Bande à part –, un effluve de Cocteau – Les Enfants terribles –, une once de Truffaut via l’apparition de Marie-France Pisier). Tourne dans une économie restreinte mais crie sa liberté à chaque plan. Honoré fouille les sentiments, joue des faux-semblants, mêle rire et tristesse, crudité et délicatesse. Les qualités du réalisateur s’étaient épanouies avec Ma Mère. Elles éclatent dans ce film en état de grâce (très rare, l’état de grâce) qui évoque l’éden perdu sur fond de Nouvelle Vague. Paul et Jonathan les fous. Honoré nous parle. Il sait tout de nous.