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Miracle : Drive, hâtivement présenté comme un pastiche des thrillers 80’s de William Friedkin et de Michael Mann, propulse enfin son auteur vers la stratosphère des grands. Comme Walter Hill dans Driver (1978), le cinéaste danois isole les figures stylistiques du western à l’intérieur d’un cadre urbain en faisant de son héros un cow-boy mélancolique et laconique, totalement melvillien. Qu’il saisisse un demi-sourire sur le visage de l’acteur ou le filme simplement de dos, au ralenti, et c’est un cataclysme. Gosling, magnétique, ravive le souvenir d’anciennes icônes (de Robert De Niro dans Taxi Driver à James Dean dans La Fureur de vivre en passant par Kurt Russell chez John Carpenter) et incarne comme personne le samouraï stoïque qui succombe au regard transi d’une femme en détresse (Carey Mulligan). Ce regard-là, c’est aussi celui de Winding Refn, qui filme l’ange Gosling, à la fois exterminateur et protecteur, dans le même état de cristallisation amoureuse que son héroïne. Grâce à cette osmose, Drive, polar ultra burné, carbure au féminin. Au fond, le vernis sanguinolent de la série B n’est qu’un cache-sexe qui dissimule la romance entre deux amants maudits dans le tumulte d’un Los Angeles à la fois interlope et cotonneux, à la recherche d’un éden à des années-lumière de ce monde. La beauté de Drive réside finalement dans cette fusion rose bonbon et noir désir, dans ce mélange de délicatesse et d’ultraviolence qui pourrait célébrer les noces entre Sofia Coppola et Quentin Tarantino.
Toutes les critiques de Drive
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Au bout d'une demi-heure rose bonbon, rythmée par une adorable bande son eighties, le vernis craque, les coutures explosent, et le héros, trop beau pour être honnête, libère un torrent de rage qui laisse le spectateur pantois. N'ayez crainte, la claque est délicieuse.
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A l'instar de tous les grands films de genre, Drive offre au spectateur ce qu'il attendait, en mieux, la surprise et l'originalité venant décupler le plaisir du même.
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Coup de poing ou coup de maître, Drive est un bolide inarrêtable, en route vers le succès.
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Drive est un excellent exemple de cet exercice toujours périlleux qui consiste à rendre le spectateur complice positif d’un héros déchaîné à bon droit. Sur la tranche acérée de cet équilibre amoral, le film du Danois Nicolas Winding Refn et son héros pilote carburent en flèche, avec un style, une vitesse et une effronterie dont le cinéma n’avait pas retrouvé la jouissive formule depuis longtemps.
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Une atmosphère menaçante, celle d'un Los Angeles où les lieux sans qualités succèdent aux espaces désincarnés par l'anonymat des nuits éclairées aux néons multicolores. Un monde presque irréel. C'est aussi la bande musicale, privilégiant l'électro-rock, qui donne un rythme bizarre au film, entêtant, mécanique et fatal.
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Nicolas Winding Refn à réussi à fondre voiture et cinéma, en honorant leur fonction première : nous transporter.
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Entre longues plages mélancoliques et bouffées d’ultraviolence cartoonesque, entre sublime et grotesque, Refn signe un objet inclassable, insaisissable, à l’image de son énigmatique héros. Un film de bagnoles existentiel.
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Sur ce scénario ténu, le Danois Nicolas Winding Refn signe un thriller stylisé et envoûtant, hypnotique, quelque part entre Jean-Pierre Melville et Michael Mann.
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Nicolas Winding Refn n'a pas volé son prix de la mise en scène à Cannes. Drive confirmant le talent du réalisateur (...) avec ce polar métaphysique caché sous des apparences de film d'action.
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Même si l'affiche et le titre de ce film ont tout du trip pour garçons, avec courses de voitures et violence brute, il serait dommage de ne pas s'y frotter par peur du sang. (...) Ce "Drive", qui fait vraiment mal émeut aussi, et Ryan Gosling dans le rôle du héros solitaire n'y est pas pour rien.
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Ambiance crépusculaire, mise en scène au cordeau saluée par un prix à Cannes, violence sèche (âmes sensibles s'abstenir) : soit un sommet pour les amateurs du genre
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Le réalisateur danois, très cinéphile, connaît ses classiques signés Michael Mann, Peter Yates ou Martin Scorsese, les réinterprète avec classe et adrénaline. Le tout sur une sublime musique électro, composée entre autres par Cliff Martinez. Drive, film crépusculaire, électrique et romanesque, est traversé par des éclairs de violence, à l'exemple de la scène d'ascenseur entre un tueur, Irene et « Driver ».
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Petite anomalie dans la compétition cannoise 2011, d'habitude peu sensible aux films de bagnoles, Drive est une série B d'emblée sympathique : casting excellent, B.O. synth-pop à se damner, mise en scène racée. Dommage que dans ce terreau propice à la légèreté et à l'humour, le Danois Nicolas Winding Refn (Bronson, Le Guerrier silencieux) ne puisse s'empêcher de gonfler ses biscotos d'auteur et de froncer les sourcils.
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Sous ces airs d’adaptation du célèbre jeu vidéo Grand Theft Auto, Nicolas Wing Refn signe une série B à la mise en scène éclatante mais qui peine à nous emballer totalement.