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Le geste témoigne d’une envie de cinéma indéniable, d’un désir de s’éloigner du naturalisme pour raconter un quartier parisien, celui de Château rouge, loin des images d’Epinal et par le seul prisme sociétal. Et pour cela, Julien Paolini (Amare Amaro) suit les pérégrinations d’un flic en burn nout, dont la réalité du terrain et une intervention qui a mal tourné ont mis en mal son idéalisme. Un homme comme en suspension pour tenter de rééquilibrer son karma et dont l’amitié avec une figure du quartier spécialiste des trafics boiteux va l’entraîner plus près des rives de l’enfer que des cieux paradisiaques. On aimerait aimer ce film pavé d’intentions fortes. Sauf qu’il ne parvient hélas jamais à les déployer de manière singulière, ployant sous ses références (de Tchao Pantin au cinéma des Safdie) et miné par une écriture de personnages trop archétypale. Sur ce terrain- là, Goutte d’or de Romain Cogitore ou le trop méconnu La Vie de château de Cédric Ido avaient eux su toucher juste.