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Huit ans se sont écoulés depuis Kung Fu Panda 3. Les enfants nés à l’époque du premier volet seront bientôt adultes. Le temps file. Ça s’entend d’ailleurs dans la voix de Maître Shifu – celle de Dustin Hoffman, en VO, de plus en plus caverneuse. Et dans ses propos, aussi, quand il annonce au début du film qu’il est temps pour Po, le panda expert ès-kung-fu, de céder à quelqu’un d’autre son titre de « Guerrier Dragon » et d’envisager une reconversion en chef spirituel de la Vallée de la Paix. Mais Po, héros encore immature malgré les années au compteur, peut-il s’assagir, lui qui n’aime rien tant que botter des fesses entre deux dégustations de raviolis ? Kung Fu Panda, cette franchise qui carbure aux intrigues génériques et aux bons moments vite oubliés, peut-elle prétendre à l’historicité des grandes sagas ? C’est la (petite) tension théorique à l’œuvre dans ce quatrième opus, par ailleurs surtout rempli de péripéties rigolotes, de combats virtuoses et de vannes débitées avec entrain par un casting vocal grand style. Awkwafina double une renarde débrouillarde qui va aider Po/Jack Black à affronter la très méchante lézarde Caméléone, super personnage capable de prendre l’apparence de n’importe quelle créature – bonne astuce de scénario pour rameuter des anciens adversaires de Po et affirmer la dimension « best-of » et rétrospective de cet épisode. Le temps file, on regarde en arrière. La série des Kung Fu Panda n’aura peut-être pas engendré de très grands films, mais force est d’admettre qu’à force de persévérance, Po a gagné ses galons de vrai héros de cinéma.