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Cette deuxième Palme d'Or de Shohei Imamura a le mérite de désigner ce japon d'aujourd’hui et de la middle class où les traditions séculaires ont fondu sans disparaître. Alnsi, dans ce petit salon de coiffure, le japon ne semble pas plus moderne et conquérant, ni plus médiéval ou aristocratique, que n’importe quel arrière-pays d'Occident. Autant dire que nos clichés classiques en prennent un coup (...) Cette métaphore de l’anguille (animal à la descendance floue), pour ostentatoire qu’elle soit, fait onduler le récit, laissant à chacun le soin de choisir et de se retrouver quasiment père de la fiction qu’il regarde. On pourra trouver ça long et gluant, comme une anguille. On pourra aussi se rassurer que le japon ne soit pas peuplé que de samouraïs hiératiques mais d’une population bruyante faite de fille mère, d'amateurs d’ovni, de petits mafieux merdiques et de flics impuissants. Bref, de valeurs beaucoup moins gonflantes que les postures aristos ou les glorioles industrielles. C'est déjà ça, et c'est beaucoup.