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Derrière la rhétorique visuelle, la virtuosité des plans et l’assurance majestueuse des mouvements de caméra se cache la sensibilité d’un auteur fracassé par les déboires financiers rencontrés pour L’Homme de Londres (2008). On retrouve dans ce dernier souffle les thématiques angoissées du réalisateur (bestialité, cupidité), ses symboles (le cheval remplaçant la baleine des Harmonies Werckmeister, 2003) et la bande-son de son fidèle compositeur. Ce cinéma-là ne peut plus fanfaronner, il va à l’essentiel : moins de densité pour plus de radicalité. Face à ce monument qu’est Le Cheval de Turin, la production cinématographique actuelle ne semble proposer que de la verroterie.
Toutes les critiques de Le cheval de Turin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il ne se passe peut-être rien pour qui ne sait pas percevoir la complainte des âmes dans les cris du vent, entrevoir le chaos de l'humanité dans les gestes de plus en plus ténus des paysans. Les autres, eux, y verront un conte d'apocalypse hypnotique. Et somptueux.
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Deux heures de pure beauté cinématographique en trente plans de cinq minutes qui ne tient que par la force expressive de ses images, la tension donnée au moindre plan par la caméra mouvante de Béla Tarr.
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Pour son ultime film, Béla Tarr offre un condensé de 2h26mn de son cinéma contemplatif, qui, comme toujours, confine au sublime !
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Dans ces longs plans-séquences hypnotiques, la moindre variation de son, le moindre écart de geste se chargent d'une intensité explosive..
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Les derniers jours d’un vieil homme, sa fille et leur cheval dans une campagne isolée. Le pitch tient sur un timbre-poste, pas le film qui, en deux heures vingt-six, enregistre méthodiquement jusqu’au plus anodin des gestes du trio. En s’accrochant un peu, quelque chose d’hypnotique finit par décoller, porté par la virtuosité des mouvements d’appareil, l’ivresse de la répétition. Une expérience âpre et puissante.
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Ce piaffement du destin et le cauchemar de cette immobilité du monde voué à l’éternel retour ont désormais un mausolée filmique à leur gloire (...)
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Bela Tarr a beau être un grand cinéaste, l'expérience est rude et désespérante.
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Les répétitions qui, au départ, soulignent la fatalité de leur destin, sont ensuite un exercice de style vain. (...), on oublie de parler du cinéaste, qui a besoin de plus de deux heures pour nous dire qu'on est tous damnés !