Toutes les critiques de Mensch

Les critiques de Première

  1. Première
    par François Cardinali

    L'histoire du dernier coup qui tourne mal est une composante essentielle du film noir, variante brutale et animée de la tragédie grecque. Suissa en reprend les motifs majeurs, de l'antihéros acculé à la femme victime mais dévouée en passant par la figure tutélaire ou le sbire incontrôlable. La matière est là, les acteurs aussi. Bien sûr, on n'est pas chez Melville, mais Steve Suissa s'en tire sans déshonneur.

Les critiques de la Presse

  1. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    On pense beaucoup ici au James Gray de La nuit nous appartient. Cette comparaison en défaveur de Suissa n'ôte cependant pas à ce film ambitieux son charme.

  2. Elle
    par Anne Diatkine

    Ce long-métrage interroge la rédemption difficile d'un gangster et peut charmer par ses acteurs.

  3. Le Parisien
    par Alain Grasset

    Steve Suissa, le réalisateur de «Cavalcade», renoue ici avec la tradition du polar à la française. A travers le destin d'un petit caïd du milieu parisien qui se cherche entre deux cambriolages, il réussit un thriller qui mise plus sur la psychologie des personnages que sur l'action. Le jeune Nicolas Cazalé (Sam) n'est pas pour rien dans la réussite de ce film sans prétention, mais très efficace et bien mené. Sans oublier un Sami Frey à la fois distant et ambigu en parrain du héros.

  4. A voir à lire
    par Marine Bénézech

    Le scénario de Mensch mettant en scène un petit malfrat engagé dans « le casse de trop » n’est en soit ni original, ni ambitieux. Mais le récit se distingue par le contexte social dans lequel il se situe : issu d’une famille aisée, le personnage principal est instruit et aurait la possibilité de travailler au sein de l’entreprise familiale et même de la diriger lorsque son père partira en retraite. Il n’est donc pas une victime, il a délibérément choisi de ne pas suivre cette voie et d’adopter le contre-pied des valeurs patriarcales.

  5. Télérama
    par Jacques Morice

    Steve Suissa, qui n'en est pas à son premier essai, filme cette histoire de filiation et de fracture à l'échelle d'un quartier juif bien connu de Paris, mais débarrassé du folklore. Son regard se fait plus subtil qu'auparavant, mélancolique, tendu par la perspective d'une fin de règne, d'une passation de pouvoir. Ça coince pas mal dans les scènes d'amour, plus convenues. Mais on savoure de voir un polar presque à l'ancienne, avec un retour en force de seconds rôles ciselés. De Sami Frey à Maurice Bénichou, en passant par Anthony Delon, les comédiens sont tous très bien. Sobres, dignes, des « Mensch », quoi.

  6. Brazil
    par Franck Unimon

    Peu importe qu'il y ait peu de scènes d'action. C'est gros. On en a plein les narines. Et ça se voit. Les acteurs font ce qu'ils peuvent et le font plutôt, bien mais trop d'invraisemblances dans l'histoire nous donnent l'impression qu'ils jouent à contre-courant. C'est dommage.

  7. Les Inrocks
    par Vincent Ostria

    Il y a bien quelques morceaux de bravoure (les séquences à Rungis, pittoresques), mais dans l’ensemble, on reste dans le simulacre. Jadis, le cinéma français courait derrière Pialat. Maintenant, on dirait que le modèle obligé est Scorsese. Bénichou en guise de Joe Pesci, rue d’Aboukir à la place de Little Italy : ça le fait moyen…

  8. Nouvel Obs
    par Lucie Calet

    Le scénario, un "Grand Pardon" en beaucoup plus sympathique et modeste, reste trop attendu pour convaincre. Mais Anthony Delon surprend et Nicolas Cazalé, mélange de douceur et de dangerosité, est de plus en plus intéressant.

  9. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Le propos, on l'aura compris, est ici de mêler intimement une intrigue de film noir à une trame de tragédie familiale. L'efficacité de ce modèle n'est plus à prouver, depuis Francis Ford Coppola jusqu'à James Gray, en passant, sur un registre artistique différent, par la saga des mafieux séfarades d'Alexandre Arcady.

    Mensch ne peut hélas se prévaloir d'aucune de ces références, le flou artistique de la référence juive répondant ici au conformisme du scénario. Un film qui manque cruellement de profondeur et de croyance.