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Nous sommes dans la haute bourgeoisie de Bucarest, qui a survécu sans dommage à la dictature, à la chute du Mur, aux pénuries : médecins, musiciens, avocats se pressent à l’anniversaire de Cornelia, 60 ans. Mais pas son fils, dont elle déplore en ouverture du film la violence verbale et physique à son égard : « Il dit que notre génération devrait disparaître de la surface de la terre. » Au-delà du fascinant portrait d’une mère abusive, Mère et Fils, Ours d’or au festival de Berlin en 2013, dresse l’état des lieux d’une société divisée entre puissants et misérables, entre ceux que leur conscience (morale, politique) n’étouffe pas et les autres. Porté par Luminita Gheorghiu – actrice exceptionnelle remarquée chez Cristi Puiu (La Mort de Dante Lazarescu) et Cristian Mungiu (4 Mois, 3 Semaines, 2 Jours) –, filmé par une caméra à l’épaule implacable, le troisième long de Ca˘lin Peter Netzer (Maria, 2005) atteste du délabrement humain de la Roumanie et de l’excellente santé de son cinéma.
Toutes les critiques de Mère et Fils
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Récompensé par l’Ours d’Or du festival de Berlin 2013 et désigné pour représenter la Roumanie dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger 2014, Mère et fils s’impose comme un drame familial porté par une actrice au sommet.
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Eprouvant et intelligent.
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La mise en scène sans artifice, s'appuie sur une solide interprétation pour dire crûment le pouvoir, la peur, l'amour, le deuil...
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Etouffant, abusant parfois du malaise provoqué par une caméra trop agitée, "Mère et Fils" esquisse le portrait d'une Roumanie au bord du chaos dont Cornelia serait devenue l'égérie décadente. Dans ce rôle impossible, Luminita Gheorghiu fait merveille et parvient même à lui donner une once d'humanité.
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“Mère et fils” tire le portrait d'une étouffante et tyrannique mère de famille. Remarquable de bout en bout, mise en scène et interprétation à l'unisson.
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Pour incarner ce personnage de mère pétrie de contradictions et de paradoxes, il fallait une actrice, admirable dans le chaos : Luminita Gheorghiu, vue auparavant dans de nombreux films d'auteur roumains. Grâce à elle, le réalisateur, qui a des choses à dire, peut les dire bien. Son propos ne se limite pas à la Roumanie, tend vers l'universel. Et son film de nous bousculer jusqu'à la scène finale, émotionnellement intense.
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Un scénario agile, une performance démente interprétée par Luminita Gheorghiu qui rafraichit ce sujet délicat.
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Un film tranchant comme un rasoir.
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Les rapports de classes de la société roumaine, entre bourgeoisie hautaine et prolétariat fataliste, y sont magistralement disséqués et portés par un récit qui mord rapidement le thème à la gorge.
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La thématique du film arrive peut être un peu tôt mais l’incroyable Gheorghiu nous permet de nous accrocher.
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L’intitulé est maladroit mais le film est excellent.
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La définition d’un bon film roumain ? mère et fils de Peter Netzer.
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Portrait d’une mère possessive, violemment rejetée par son fils, campée avec un abattage rageur par la formidable Luminita Georghiu, qui est de tous les plans.
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Filmé à l’étouffée, dans des espaces la plupart du temps confinés, éclairés à la lumière artificielle, Mère et fils se déploie en une succession de palabres singulièrement captivants qui, d’échange en échange (avec le mari écrasé, la belle-fille dédaignée, les parents de la victime, emberlificotés…) composent le portrait glaçant d’un être incapable de concevoir les relations humaines autrement que comme une lutte de pouvoir permanente. Calin Peter Netzer parle d’un film «très douloureux à faire» et d’une «thérapie» en référence à son propre vécu, glissant au passage un explicite «Nos mères, nous ne les connaissons que trop».
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Il n'entre pas toutefois dans les intentions ni dans la manière de Calin Peter Netzer de pousser ce sentiment d'absurdité jusqu'aux sommets d'incandescence, d'abstraction et de non-retour où le mènent ses collègues cinéastes. Préférant s'en tenir aux quatre coudées du réalisme psychologique et à la crédibilité de son histoire, il suspend son récit sur une séquence finale certes surprenante, mais parfaitement crédible. La force, l'émotion et l'ouverture de sens et d'esprit qui en émanent ne contribuent pas peu à rendre son film recommandable.
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Filmé caméra à l’épaule, littéralement irradié par la comédienne Luminata Gheorghiu (...), "Mère et fils", qui a remporté l’ours d’or au dernier Festival de Berlin, témoigne aussi brillamment du délabrement mental de la Roumanie que de l’excellente forme de son cinéma.
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Pas marrant mais bien fichu, et porté à bout de bras par son actrice principale, ‘Mère et fils’ témoigne une nouvelle fois de l'intérêt à porter au nouveau cinéma roumain.
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La réalisatrice explore cette relation et installe patiemment les personnages (...), ravivant la tension entre eux au fil des scènes.
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L'ensemble est quelque peu saoulant sur une durée de près de deux heures, aux nombreux plans séquences, sur un rythme languissant. Cette forme un peu âpre est contrebalancée par d’excellents acteurs et un sujet qui tranche avec une certaine complaisance, ou un aveuglement ambiant.
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Un homme tue un enfant au volant de sa voiture. Sa mère, qu'il déteste, va jouer de ses relations pour l'innocenter... Scénario féroce gâché par une mise en scène à l'inutile virtuosité. Ours d'or à Berlin 2013.
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Calin Peter Netzer va tracer une trajectoire cinématographique où se conjuguent efficacité et acuité narrative.
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Un double portrait, très bavard, de la Roumanie d'aujourd'hui.
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Si on suit sans ennui cette figure intimidante et l’évolution de cette relation mère-fils empoisonnée, il faut en créditer la qualité de l’interprétation et de l’écriture. Mais on ne peut s’empêcher de regretter que ces enjeux se jouent dans un récit ne semblant s’y intéresser qu’à distance, mené par un cinéaste qui, (...) se contente d’enrober les performances dans un écrin un peu informe, avec une caméra qui les regarde moins qu’elle regarde ses propres mouvements, sa propre posture (...) Cette dernière attente ne serait pas un bien grand mal, si seulement les prétentions de mise en scène ne l’entravaient pas de cet écran formaliste mou.
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Netzer agite sa caméra à qui mieux mieux comme au bon vieux temps du Dogme danois. Un leurre qui ne donne pas le change mais montre au moins qu’il cherche à s’abstraire du classicisme auquel le contexte pourrait le contraindre.
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Calin Peter Netzer a trouvé en Luminita Gheorghiu l’interprète idéale pour incarner cette mère possessive et jalouse, froide et inflexible. Mais il sacrifie, hélas, à cette mode exaspérante de la caméra à l’épaule qui donne le mal de mer (sans jeu de mots), sans que la nécessité apparaisse au spectateur, contraint de s’accrocher au bastingage. Plus grave, la morale de l’histoire, indécence et pardon sur fond d’impunité, laisse une drôle d’impression…
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Budget minimal, chronique sociale hyper réaliste, casting impeccable... La recette deMère et fils a fait mouche au dernier festival de Berlin où Wong Kar Wai, président du jury, lui a décerné le prestigieux Ours d'Or.
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C'est un face-à-face glacial et implacable que met en scène le réalisateur roumain Calin Peter Netzer. Dommage que cette guerre d'amour manque cruellement d'émotion.