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Jean-Paul Civeyrac compte une poignée de fervents admirateurs qui se délectent de ses films où se mêlent érotisme sophistiqué, marivaudage intello, surréalisme discret, le tout porté par des acteurs inconnus. Entre Jean-Claude Brisseau et Philippe Garrel, il creuse le sillon d’un cinéma d’auteur exigeant, post-Nouvelle Vague, qui fait fi des modes, quitte à paraître daté. Dans Mes provinciales, classique -et trop long- récit d’apprentissage sur un étudiant en cinéma monté à Paris, en plein doute (artistique et amoureux), Civeyrac oppose ainsi les valeureux soutiens de Godard à ceux de Verhoeven et Fincher qu’il brocarde sans nuances : le “méchant” fan de genre fera son long métrage, pas les autres. On a le droit de ne pas être d’accord avec cette vision binaire et un peu fausse.