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Comme on pouvait s'y attendre, le principe narratif du personnage de film d'action qui reste une énigme jusqu'à la fin échoue dans ses grandes largeurs.L'héroïne en question est interprétée par Angelina Jolie, la femme la plus connue du monde, ce qui donne une idée de l'efficacité du suspense : Russe ou pas Russe ? Méchante, gentille ? On arrête de se poser la question au premier tiers de ces 90 minutes bien serrées pour se concentrer sur le plaisir procuré par une intrigue en forme de bottage de fesses non-stop. Sans jamais essouffler, le vétéran Phillip Noyce emballe le tout comme si on était en 91, avant le 3e Die Hard, avant Paul Greengrass. Avec cet avantage que le film donne à voir des scènes d'action "en dure" où les techniciens d'ILM rendent la vedette aux cascadeurs, aux vrais.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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A l'heure où le cinéma d'action délaie et enfle de partout (Gi Joe, Transformers 2, Inception...), Philip Noyce nous sert un expresso d'1h35, un film aussi droit et serré que l'était déjà Calme blanc (son meilleur film). A partir d'une trame et d'un personnage qui rappellent de loin en loin le Au revoir à jamais de Renny Harlin, le cinéaste s'interdit lui de broder, digresser, ou même s'attarder (tout juste quelques flashbacks), il enclenche une mécanique sans génie mais parfaitement boulonnée. Pas un hasard si le monteur de Casino royale est au casting : on retrouve ici ce même savoir-faire solide quoiqu'un peu vieillot, cette évidence des trajectoires et du découpage qui maintient le squelette debout. Quitte parfois à couper au plus court (le dernier plan déceptif). En procédant partout par soustraction, Salt sacrifie en fait une part de beauté pour mieux toucher du doigt un idéal oublié : le substrat de l'action. Anachronique oui, mais pas anodin.
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Tout cela est parfaitement invraisemblable, mais ce n'est rien de dire qu'Angie tire son épingle du double jeu. Sexy et palpitant.
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Le cinéaste australien, cherchant désespérément à dynamiser son film, fait tout pour moderniser sa mise en scène. Peine perdue, Salt a des airs de Vengeance dans la peau filtré aux Jack Ryan de Jeux de guerre et Danger immédiat.
Pourtant Noyce s'agite, multipliant les angles de caméra punchy et les montages cut. En vain, les courses poursuites s'enchaînent (jusqu'à un vague remake de Matrix Reloaded sur l'autoroute), Angelina fonce et dézingue à tout va, la CIA panique, rien n'y fait, c'est mou du genou, on s'ennuie. Il y avait pourtant, en dépit des références, de quoi composer une jolie série B d'action, très emprunte de bande dessinée et où Angelina serait la figure parfaite. Soyons honnête, l'actrice est la seule à s'en sortir sans égratignures. Eternelle héroïne d'un cinéma mettant à profit son corps glamour d'amazone, Angelina conserve ici une allure folle. Jamais ridicule, même lorsqu'elle s'emmitoufle dans le costume de fourrure de la sainte mère Russie, l'actrice prend au sérieux son personnage. Parfois sublime d'intégrité figurative, elle va jusqu'à réveiller le souvenir des icônes de l'âge d'or hollywoodien. Telle une version athlétique d'Ava Gardner ou Jane Russell. Pour elle, seulement, Salt évite la purge totale. Encore une fois, la politique de l'acteur a gagné sur celle de l'auteur. -
Certaines scènes, telles Angelina à la proue d'un bateau et filmée comme Greta Garbo, semblent tirées d'un autre film et laissent entrevoir le mélodrame flamboyant que Salt aurait pu être, en plus du thriller trépidant qu'il n'est que par intermittence. Le résultat est amusant, mais bancal.
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Le film frôle la parodie à chaque instant, victime d’un surrégime scénaristique et d’une mise en scène fatiguée ; et pourtant il passionne.
Faisant fi de toutes les couleuvres qu’on tente de lui faire avaler (accent russe improbable, coiffures absurdes), Angelina Jolie compose sa propre partition, et s’affirme comme l’un des corps les plus fascinants à voir aujourd’hui évoluer.
Sorte de Tom Cruise au féminin (avec moins de génie et d’autoconscience, tout de même), elle est sans cesse sur la brèche, à la fois hypersexuelle et sans identité claire (elle se grime en homme), glisse sur les obstacles (remember Lara Croft) tout en leur offrant un visage torturé.
Vivement que quelqu’un lui offre son Eyes Wide Shut. -
Le film soigne d'abord cette étrange héroïne. Il l'ancre dans une certaine vérité psychologique : son affolement, sa manière d'improviser pour se tirer d'affaire, tout annonce une histoire singulière... qui n'a pas lieu. Dans un déluge de tôles froissées et de déflagrations diverses, on en revient vite à un thriller conventionnel, mené par « l'artificier » de Jeux de guerre et Danger immédiat. Angelina Jolie, elle aussi, délaisse l'ambiguïté, de plus en plus efficace, de moins en moins expressive.
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Réalisé par le vétéran Phillip Noyce, ce film d'espionnage dégaine sans complexe ses références : le début est "emprunté" à Demain ne meurt jamais, puis le scénario adopte le fil rouge de la trilogie Jason Bourne, mâtiné de Mission : Impossible. La mise en scène manque de relief et l'intrigue de crédibilité, mais le divertissement reste garanti grâce à une surenchère de cascades et d'explosions.
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Angelina Jolie, dans le rôle, est jolie à regarder mais son registre dramatique n’est pas franchement mis à contribution, et Liev Schreiber, son acolyte, fait de son mieux pour être convaincant. Phillip Noyce, le réalisateur, a déjà essayé le registre de l’espionnage avec "Jeux de guerre" (1992), "The Saint" (1997) et "Un Américain bien tranquille" (2002). Divertissant.
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En faisant d’Angelina Jolie une sorte de Jason Bourne au féminin, Phillip Noyce, qui connaît son affaire en matière de thrillers survitaminés, a tiré le bon numéro: le costume d’espionne traquée sied à ravir à l’héroïne de « Lara Croft ».
Mais le réalisateur a eu la main un peu lourde côté poursuites et cascades: les invraisemblances de l’intrigue rendent peu crédibles les exploits de l’actrice. L’ensemble reste néanmoins un honnête divertissement. -
Au gré des rebondissements et d’une efficacité de rythme qui comble le divertissement, la Jolie devient agent double, hésite entre le statut de gentille et de méchante (mais nous on a tout compris depuis le début !)... En revanche, au niveau de l’action, elle endosse à bras ouverts la carrure de super woman, sautant dès qu’elle peut du haut d’un pont pour atterrir sur le dos de plusieurs camions en circulation, ou plongeant d’un hélicoptère en plein vol... A peu près invulnérable malgré sa frêle musculature, même quand toute la sécurité du pays est sur pied pour protéger le président américain, la belle Jolie, est tout simplement Salt, l’espionne au sang froid, le titre du blockbuster et tout le film à elle seule. Et il faudra s’en contenter. Ce n’est pas Phillip Noyce, un habitué des thrillers impersonnels aux scripts bidons (Sliver, Le saint, Bone collector) qui va la contredire. Ce vieux routier de l’efficacité est là pour faire briller la star au box-office et non pour la rendre artistiquement crédible ! La mission est donc réussie.