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Pour ceux qui reprochent au cinéma français son manque de culot, Julien Seri et son producteur Cédric Jimenez ont tenté l’impossible: imaginer un film d’action romantique où tout, de la violence aux sentiments, est extrême. Un long-métrage avec une furieuse envie de vous en coller une (les combats, tétanisants, dont chaque coup fait vibrer l’estomac) sans pour autant sacrifier l’épaisseur de ses personnages (la petite touche féminine d’un script signé Sylvie Verheyde). Préparé pendant huit mois, métamorphosé, Clovis Cornillac envahit son rôle de boxeur brisé comme seule une poignée d’acteurs américains ose le faire. Si vous ne voyez qu’un des douze films dans lesquels il apparaîtra cette année, c’est celui là.
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Après les Fils du vent, le réalisateur de Scorpion laisse de côté le free running au profit du free fight. Son deuxième long métrage est-il pourtant si différent ? Fidèle à lui-même, Julien Séri nous impressionne ici non pas avec des prouesses vertigineuses mais à grand renfort de scènes de combat impressionnantes, privilégiant encore la forme au fond. Sorte de mix entre Rocky et Fight Club, Scorpion laisse malgré tout une impression de déjà-vu. Comme dans Yamakasi, sur lequel il était scénariste, Julien Séri ne se lasse pas de nous raconter l’histoire d’un pauvre type issu d’un milieu modeste qui, grâce à sa volonté, parvient à surmonter la misère. Distrayant mais pas innovant.