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A quoi ressemblerait Totorosans les Yokaï, sans le glissement fantastique et ces nounours qui peuplent les bois ? A quoi pourrait bien ressembler le chef d’œuvre de Miyazaki si la gamine avait compris que sa mère allait mourir d’un cancer et qu’elle allait devoir apprendre à gérer ça toute seule ? Réponse : il ressemblerait à Still the Water. Nouvel opus cannois de Naomi Kawase, le film poursuit son exploration spectrale du japon et chante une fois de plus l’élégie d’une époque où l’homme et les Dieux cohabitaient harmonieusement (c’est le sens de l’ouverture, collage d’images poétique). C’est beau comme du Malick nippon (la nature qui s’éveille, la danse du soleil entre les doigts, tout ça tout ça), mais cette fois-ci avec un poil d’émotion supplémentaire, ce qui change beaucoup de choses…
Objectivement, Still the Water raconte l’histoire de Kyoko, gamine dont la mère chamane est en train de mourir. Son petit ami Kaiko, gamin neurasthénique, découvre le même soir un cadavre dans la mer et les infidélités de sa maman… Mais symboliquement, le film caresse la difficulté pour l’homme de vivre avec la nature, avec l’idée de sa finitude et le secours que peut apporter l’imaginaire. Fine observatrice des rituels (on tue beaucoup de chèvres chez Kawase), la cinéaste embrasse les existences de ses personnages avec une infinie douceur, filme la mort comme un voyage magnifique et dénoue les histoires de familles, les filiations trouées et le passage à l’âge adulte. Surtout, elle capte comme personne l’averse, la vague qui se brise sur un rocher ou le souffle de la montagne, échos d’un temps enfui qui peuvent faire renaître l’espoir. "Le vent se lève... il faut tenter de vivre !"
Toutes les critiques de Still the Water
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La cinéaste japonaise Naomi Kawase signe un chef-d'œuvre de simplicité,
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Still the Water, une oeuvre vertigineusement sublime.
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Ne manquez pas le chef d'oeuvre de Naomi Kawase, film zen et ample, qui vous laisse apaiser comme après une séance de méditation.
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une oeuvre poétique entre documentaire et fiction, où l’on retrouve ses obsessions : la vie, la mort, le retour à la nature et l’éloge des traditions.
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Depuis plusieurs films, le cinéma de Kawase se trouvait, lui, sur ce seuil étranglé entre son propre académisme et le sublime. Si Still the Water se défait et se purge du premier pour toucher au second sur presque toute la durée de sa deuxième heure, c’est comme par le franchissement fluide de paliers progressifs. D’électrisantes montées en régime qui font décoller le film avec une fluidité très sereine, et qui l’investissent chaque fois d’une charge émotionnelle plus enjôleuse, dans un glissement vers sa transe.
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"Still the Water" fait l'effet d'une piqûre de rappel pour dire le temps qui passe et la vie qui, malgré tout, continue. Mais cette piqûre se révèle envoûtante, d'une force incomparable.
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Grandes et petites choses se rejoignent pour éclabousser l’écran d’images aux couleurs magnifiques et à la sensualité troublante.
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Magnifique image de liberté. Naomi Kawase résout une alchimie subtile, avec son art contemplatif, propre à l'Asie et au Japon en particulier. Elle participe d'un art, au croisement de l'ancestralité, de la nature et du contemporain qui élève son œuvre, de film en film, au rang de poésie filmique, chantre de l'immortalité. Elle y arrive, mais non sans mal, avec un manque de rigueur qui la dessert, notamment au niveau du rythme, donc du montage. "Still the Water" n'en reste pas moins un beau film, radical mais exigeant.
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Un long-métrage plus émouvant que les précédents, mais aussi barbant.
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Still the water, au-delà de ses considérations écologiques, est un film sur la transmission, la relation filiale à ce moment déterminant de la vie, l’adolescence. Visuellement très beau, il souffre d’un aspect contemplatif exagéré et d’un excès de symbolisme qui pourraient passer pour de la suffisance. Dommage. Sauf quand on espère une Palme.
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Hélas, Naomi Kawase n'a jamais su finir un film, encore moins en couper les longueurs. On a, donc, droit, à une dernière demi-heure explicative, lourdaude, au panthéisme encombrant et maladroit. Curieux, tout de même, comme cette cinéaste passe, sans trop s'en rendre compte, probablement, de la sensibilité à la démonstration. Du meilleur au pire.
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"Still the water", au-delà de ses considérations écologiques, est un film sur la transmission, la relation filiale à ce moment déterminant de la vie qu'est l'adolescence. Visuellement très beau, il souffre d'un aspect contemplatif exagéré et d'un excès de symbolisme. Dommage.
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Rendons ici hommage à la grâce avec laquelle la cinéaste caresse les choses et parvient à nous tenir en apesanteur. Même si cette lévitation est fragilisée par un scénario trop gnangnan.
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STILL THE WATER peine à fasciner ou à émouvoir. D’aucuns diront que STILL THE WATER n’est que de la philosophie de comptoir digne d’une grande enseigne d’art de vivre. D’autres qu’il s’agit d’une rêverie soporifique. En fait, le constat est donc bien pire : STILL THE WATER n’assume pas sa naïveté. (...) Accessoirement, et en forme de post-scriptum : STILL THE WATER a l’outrecuidance de se croire suffisamment important pour imposer au spectateur une scène interminable et cruelle d’agonie animale (que l’on soupçonne réalisée sans trucages), juste pour prouver l’inéluctabilité du cycle de la vie. On est peut-être un peu simplets, mais on préférait la démonstration faite par Mufasa dans LE ROI LION.
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Si Naomi Kawase pousse un peu trop son plaisir de la contemplation, rien n'empêche pourtant une ou deux fulgurances de surgir de l'ennui - sommet : l'oraison funèbre, plan - séquence virtuose porté par une transe joignant à l'étrangeté mystique une charge émotionnelle insoupçonnée.
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Place de la mort dans nos vies, transmission entre les générations : "Still the water" brasse avec douceur les thèmes fétiches d'une cinéaste plus que jamais en communion avec la nature.