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par Sylvestre Picard
Toutes les critiques de The Northman
Les critiques de la Presse
Depuis le carton public et critique de The Witch, Robert Eggers court après sa baleine blanche : son remake de Nosferatu qu’il fignole et qui finira bien par sortir un jour. Et en attendant, après l’OVNI The Lighthouse qui l’affirmait -encore plus que The Witch- comme un véritable auteur habité d’une vision singulièrement noire, le voici dans un territoire inattendu : la « vikingsploitation », avec ce Northman, relecture d’Hamlet (cf. le nom du héros, habilement transformé en Amleth) au temps des drakkars, des pillages et des pains dans la gueule. Co-écrit par le parolier de Björk (qui fait une apparition en prophétesse hallucinée) et de Dancer in the Dark, The Northman est aussi très inspiré de Conan le barbare auquel il emprunte littéralement certains plans, séquences, transitions et même des sonorités. Cette histoire de vengeance longtemps mûrie par un guerrier solitaire et mutique est trop classique pour surprendre de la part de l’auteur de The Lighthouse (ceci dit, il y a toujours un pet ou un full frontal pour désamorcer le sérieux de l’ensemble), mais l’ensemble, avec ses visions parfois dingo (l’initiation chamanique d’Amleth, l’attaque du village par les berserkers, qui cite aussi bien Milius que Klimov) a quand même une sacrée gueule par rapport au tout-venant de cette « vikingsploitation » qui envahit tous nos écrans (même God of War et Assassin’s Creed n’y ont pas échappé ). Bon, Robert, les vikings, c’est super, mais les vampires, c’est pour quand ?