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Les films du duo argentin Mariano Cohn- Gastón Duprat inspirent décidément le cinéma français. Peu après le remake de leur Citoyen d’honneur par Mohammed Hamidi, c’est au tour de Rémi Bezançon de s’emparer de leur Coup de maître, sorti en 2018. Un choix plutôt malin car il s’agit d’un des films les plus faibles des duettistes et que monter en gamme se révélait sur le papier plus simple. Et après plusieurs longs lui aussi quelconques (Nos futurs, Le Mystère Henri Pick…), le réalisateur du Premier jour du reste de ta vie y parvient. L’intrigue reste la même - une histoire d’amitié entre un galeriste et un peintre qu’il présente – et les gros défauts aussi : le trait très épais de la caricature du milieu de la peinture, des personnages ployant par ricochet sous des archétypes. Mais en faisant de ce peintre non plus la victime d’une perte de mémoire après un accident mais un provocateur sur le déclin qui refuse de jouer le jeu social pour s’en sortir, Bezançon dynamise le récit, le rend plus fluide. Et a eu surtout la géniale idée de confier les deux rôles à Vincent Macaigne et Bouli Lanners dont la complicité fait merveille.