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Sofia Coppola, 120 battements par minute, Joaquin Phoenix, Diane Kruger... Voici le palmarès complet du 70ème festival de Cannes

Le discours féministe et engagé de Monica Bellucci, le tango de Benjamin Biolay, les converse de Joaquin Phoenix, l'imitation furtive de Nicole Kidman par Will Smith... et le palmarès étonnant qui s'achève sur le triomphe de Ruben Oslund. C'était compliqué. Ce palmarès est venu consacrer une compétition qui, de l'avis de la plupart des festivaliers, était sacrément faible (euphémisme). A sa conférence de presse du 13 avril dernier Thierry Frémaux avait prévenu : « 2017… une année difficile ». Avant d'enchaîner avec un autre understatement le dédouanant, les « grands auteurs sont au travail », Sur ce sujet, il faut toujours faire confiance au Sélectionneur Officiel.

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A part un ou deux films vraiment renversants (120 battements par minute et deux films venant du froid), la sélection ne brillait pas par sa qualité. Dans ce contexte, les choix du jury présidé par Pedro Almodovar a quasiment jusqu'au bout limité la casse. Impossible de nier la puissance d'interprétation de Joaquin Phoenix dans You Were Never Really Here, ou de contester le choix du prix de la mise en scène pour Les Proies de Sofia Coppola (jolie miniature qui travaillait un peu plus les obsessions de la cinéaste). Impossible de ne pas se réjouir de la présence de Andrey Zvyagintsev au palmarès. Non. On pourrait toujours regretter l'absence de film Netflix au palmarès, mais... même pas. Non, la vraie surprise vient du choix de la Palme d'Or. 120 battements par minute, la fresque de Robin Campillo sur la constrution d'Act Up, avait ému la croisette et partait grand favori. Sens sidérant de la mise en scène, puissance de l'écriture (qui passe du collectif au particulier avec une aisance hallucinante), sujet fabuleux (la vie, la mort, le militantisme)... Ce chef-d'oeuvre aura finalement été détrôné sur la dernière ligne par The Square de Ruben Östlund. Le film avait reçu un accueil critique plus que mitigé - on lui reprochait en vrac sa longueur, son cynisme et sa facilité -, mais c'est lui que Pedro Almodovar a récompensé ce soir. Le réalisateur Espagnol a été touché (?) par cette satire sociale de l'art contemporain, qui cherche à provoquer son spectateur par une mise en scène clinique et par l'épuisement des situations... Entre le torrent d'émotion de Campillo et le copié-collé Hanekien made in Sweden, le roi de la Movida a fait son choix. Inattendu. Mais que serait Cannes sans une bonne surprise finale ?

Palme d'Or du 70ème festival de Cannes : The Square de Ruben Ostlund

Prix spécial du 70ème anniversaire : Nicole Kidman

Grand Prix du jury : 120 battements par minute de Robin Campillo

Prix de la mise en scène : Sofia Coppola pour Les Proies

Prix d'interprétation masculine : Joaquin Phoenix pour You Were Never Really Here

Prix d'interprétation féminine : Diane Kruger pour In The Fade

Prix du jury : Faute d'amour de Andrey Zvyagintsev

Prix du scénario (ex aequo) : Yorgos Lanthimos pour La mise à mort du cerf sacré et Lynne Ramsay pour You Were Never Really Here

Palme d'or du court-métrage : Une douce nuit de Qiu Yang

Caméra d'or : Jeune Femme de Léonor Serraille

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