Le réalisateur nous délivre un drame familial inspiré de l’histoire intime et douloureuse de la mort de son frère, Jallal Hami.
C’est l’histoire vraie d’un bizutage qui vire au cauchemar : « Lors d’un rituel d’intégration dans la prestigieuse École Militaire de Saint-Cyr, Aïssa, 23 ans, perd la vie. Face à une Armée qui peine à reconnaître ses responsabilités, Ismaël, son grand frère, se lance dans une bataille pour la vérité. Son enquête sur le parcours de son cadet va faire ressurgir ses souvenirs, de leur enfance à Alger aux derniers moments ensemble à Taipei. »
Avec Pour la France, Rachid Hami pose une question essentielle : que faire de la dépouille de ce jeune officier tombé pour la France sans avoir combattu ? Lui offrir une cérémonie aux Invalides ou se contenter du carré musulman de Bobigny, comme le préconise l’État-Major de l’Armée de Terre ? Ce dilemme, c’est celui auquel Karim Leklou se confronte en incarnant le rôle de Rachid Hami, aux côtés de Shaïn Boumedine qui interprète Jallal Hami. Au reste du casting : Lubna Azabal, Samir Guesmi, et Laurent Lafitte de la Comédie-Française.
Selon le réalisateur, Pour la France n’est pas une histoire de vengeance, et ne relève pas de l’enquête criminelle ni même de la recherche d’une quelconque justice. Ce film n’est pas une investigation sur la mort, mais sur la vie. À découvrir au cinéma le 8 février prochain.
Les faits. À l’automne 2012, les élèves de l’école militaire de Saint-Cyr, en charge de la « transmission de tradition » destinée à accueillir les nouvelles recrues, décide de reconstituer le débarquement de Provence du 15 août 1944. Un peu avant minuit, les jeunes soldats sont poussés à entrer dans un étang glacial où ils n’ont pas pieds et échappent de peu à la noyade. « Dans la confusion, on met du temps à s’apercevoir qu’un soldat manque à l’appel : Jallal Hami. Mon frère. » se confie Rachid Hami dans le dossier de presse.
Le procès a eu lieu en 2020, lors duquel 7 militaires et ex-soldats étaient poursuivis pour homicide involontaire. Le verdict ? 3 personnes condamnées de 6 à 8 mois de prison avec sursis. 4 personnes relaxées. Rachid Hami déclarera à la sortie du procès : « Ce jugement raconte l’histoire de notre pays. Jallal a été trahi par ses camarades et la justice a décidé de les protéger pour ne pas qu’ils soient condamnés. […] La mort de mon frère est indélébile, gravée sur un morceau de calcaire au père Lachaise. »
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