L’ultime collaboration entre Yves Montand et Claude Sautet, est à l’honneur ce soir de « Place au cinéma » sur France 5, présenté par Dominique Besnehard
Un film inspiré par un personnage réel
Garçon ! met en scène un ancien danseur de claquettes devenu chef de rang dans une brasserie parisienne. Un séducteur divorcé qui accumule les conquêtes et a pour rêve de construire un parc d’attractions au bord de la mer. Et ce personnage a été inspiré à Claude Sautet par un vrai serveur qu’il avait remarqué par son exubérance dans le restaurant qu’il fréquentait avec son compositeur attitré Philippe Sarde. Alors quand Yves Montand, sortant du Choix des Armes et de Tout feu, tout flamme lui a dit son envie de collaborer une troisième fois avec lui, Sautet a eu l’idée d’un film inspiré par ce serveur. Il en a écrit le scénario avec Jean- Loup Dabadie. Et si le premier traitement a séduit Montand, celui- ci va se montrer de moins en moins enthousiaste au fil de l’écriture. Il redoutait que ce personnage ne soit réduit au simple rôle de « porteur de plat » et le tandem Sautet- Dabadie transformera alors le scénario pour muscler son passé et lui offrir des perspectives d’avenir. Là, Montand finira par dire banco
La première apparition au cinéma de Clémentine Célarié
Garçon ! frappe par la richesse de ses seconds rôles. De Jacques Villeret à Bernard Fresson en passant par Nicole Garcia, Rosy Varte, Dominique Laffin… Mais dans le rôle de la collègue de la maîtresse de ce serveur très coureur campée par Nicole Garcia, on retrouve une petite débutante : Clémentine Célarié. Alors animatrice avec Christophe Bourseiller sur Radio 7, la station spécialisée vers un public jeune de Radio France, elle décrochait ici son premier casting. Et trois ans plus tard, en 1986, elle sera à l’affiche de 37°2 le matin qui lui vaudra sa première nomination au César du second rôle
La fin d’une époque
Garçon ! fut salué par quatre nominations aux César - meilleur acteur (Yves Montand), meilleurs seconds rôles (Bernard Fresson et Jacques Villeret) et meilleur son – mais repartit bredouille. Il a attiré plus de 1 400 000 spectateurs mais son accueil critique plus que mitigé plongera Claude Sautet dans une longue période de doute. Ce film marque donc la fin d’une époque. Celle de ses fructueuses collaborations avec Jean- Loup Dabadie - entamée en 1970 avec Les Choses de la vie – et avec Yves Montand après les inoubliables César et Rosalie et Vincent, François, Paul et les autres…. Il faudra attendre cinq ans pour retrouver Claude Sautet derrière une caméra avec Quelques jours avec moi qui marquera le début d’une collaboration avec un nouveau scénariste Jacques Fieschi, poursuivie avec Un cœur en hiver et Nelly et Monsieur Arnaud.
Commentaires