Les femmes, voilà la nouvelle arme des studios pour donner un nouveau souffle à leurs franchises.
Longtemps, la femme n’a pas été une héroïne de blockbuster. Le film, formaté pour plaire au plus grand nombre, s’est défini avec des action-hero mâles, capables des exploits les plus délirants : Indiana Jones, Luke Skywalker, Ethan Hunt, John McClane, Jason Bourne. Une femmes aux commandes, vous n’y pensez pas ! Les études que brandissaient les managers de studios étaient formelles : trop clivant. Jamais un jeune homme ne s’identifierait à une femme. Et si moins d’hommes se rendaient dans les salles, moins de recettes étaient enregistrées.
Le préjugé a eu la vie dure. Les essais ratés (comme Catwoman, Elektra), ont servi de preuve. Certes, le rôle des femmes augmentait passant de faire-valoir amoureux à véritable partenaire. Toutefois, rares étaient les franchises qui osaient l’action-héroïne : Alien, Tomb Raider, Resident Evil…
Et puis Hunger Games est arrivé. La saga dystopique adaptée des romans de Suzanne Collins a montré des personnages masculins effacés au profit d’une adolescente, qui leur est nettement supérieure en termes de capacités. La jeunesse a plébiscité ce modèle. Le volume 2 a même explosé toutes les prédictions. Au grand étonnement des pontes d’Hollywood, les gens payaient pour voir une femme puissante.
Qui sont les 8 héroïnes de Ocean's 8Il n’en fallait pas plus pour lancer enfin le projet qui dormait dans le tiroir de la Warner : Wonder Woman. 72 ans après sa création sur papier, la super-héroïne est d’abord guest-star dans le film de ses petits camarades : Batman et Superman. De ce film abondamment critiqué, on ne retiendra qu’une chose : son combat final. Un an plus tard, elle a enfin son film en solo. Un succès.
Mais la stratégie ne paye pas à tous les coups. Ainsi Ghostbusters n’avait pas de raison particulière de passer au féminin si ce n’est l’argument commercial. Le public n’a pas suivi. Expendabelles, la suite des Expandables, semble, elle, enterrée.
Autre raison expliquant la montée en puissance des franchises au féminin : les femmes refusent désormais de servir de faire-valoir. Et le cinéma doit suivre. Les projets authentiquement animés par la Girl power sont plébiscités. Pour Gary Ross, le réalisateur de Ocean’s 8 et du premier Hunger Games, le but de ce spin-off est véritablement de voir un groupe de femmes mener un film de casse. Il se prépare également un thriller d’espionnage, 355, dont la distribution est composée d’actrices au sommet (Jessica Chastain, Penelope Cruz, Lupita N’Gongo, Marion Cotillard). Les femmes n’ont pas dit leur dernier mot.
Jessica Chastain, Marion Cotillard, Lupita Nyong'o... présentent leur projet de film d'espionnage
Commentaires