Sex Tape, Ring, 8mm : les vidéos maudites du cinéma

Les vidéos maudites

Dans Sex Tape (en salles le 10 septembre), Cameron Diaz et Jason Segel égarent leur sex tape qui se retrouve prête à être diffusée dans le monde entier. L'occasion de revenir sur ces vidéos qui hantent les films et dont il faut se débarrasser au plus vite, de la plus meurtrière (Ring) à la plus compromettante (8mm). Et qui permettent à chaque fois de tirer des analyses à peu de frais sur la mise en abyme et l'auto-réflexion sur le le cinéma.

Blow Out

Jack (John Travolta), ingénieur du son pour des petits films d'horreur, enregistre par accident le bruit d'un accident de voiture. En recoupant sa bande audio avec des photos, il crée son propre film de l'incident et découvre qu'il s'agit d'un meurtre. Le tueur va se mettre à traquer Jack pour récupérer le film. On l'aura compris, avec ce remake officieux de Blow Up d'Antonioni -en beaucoup plus cool-, De Palma profite de Blow Out pour réfléchir sur le cinéma. Ou, du moins, provoquer les critiques à faire semblant de réfléchir.

Ring

L'archétype de la vidéo maudite dont il faut se débarrasser au plus vite. Une VHS qui provoque la mort de la personne qui l'a vue une semaine plus tard. A travers Ring (énorme succès : une suite, un prequel, plus un joli remake US qui a connu une suite, un autre remake sud-coréen et une invasion de copies) et sa légende urbaine flippante, Hideo Nakata autopsie la relation des Japonais -et de tout le monde- avec les fantômes de la mort et de la culpabilité.

Huit millimètres

Dans ce remake inavoué d'Hardcore, Nicolas Cage joue un détective privé chargé de remonter la piste d'un snuff movie où l'on voit une jeune fille se faire tuer. En fait de réflexion sur le voyeurisme et le cinéma (le héros s'appelle Welles, SYMBOLISME), il s'agit plus d'un sympathique film noir/vigilante movie avec un très bon supporting cast (Joaquin Phoenix, Gandolfini) où Cage finit par buter les salopards responsables du film -pas Joel Schumacher.

Parkland

Bon petit film qui raconte les heures qui ont immédiatement suivi l'assassinat de JFK le 22 novembre 1963, Parkland se focalise sur le fameux film tourné par Abraham Zapruder (Paul Giamatti). Un film qui imprime à jamais la mort de l'innocence US, et pour lequel les autorités sont prêtes à tout. Aucune théorie du complot dans Parkland, comme nous le racontait le réalisateur Peter Landesman à l'automne dernier :

Sex Tape

Pour remettre du tabasco dans leur vie sexuelle, Cameron Diaz et Jason Segel se filment avec leur iPad en train de faire des galipettes. Et là, cauchemar : la vidéo se retrouve téléchargée sur une série d'iPads offerte par le couple à leurs amis. Les voilà qui galopent à la recherche des tablettes avant que la vidéo ne se retrouve à jamais diffusée sur le web. Malgré son concept efficace et prometteur et ses acteurs cool, le film n'a pas marché aux USA et débarque chez nous tièdement. Reste le principe du "cauchemar de la sex tape", qui est le véritable symbole des années 2010 (cf. le nude leak de la semaine dernière).

Bonus : Sixième Sens

C'est une petite scène du Shyamalan, mais Dieu qu'elle est belle. Cole (Haley Joel Osment), le gamin capable de voir les fantômes, s'incruste dans une veillée funèbre d'une petite fille morte pour recueillir l'ultime message de la défunte. Une VHS qui contient la preuve qu'elle a été empoisonnée par sa mère. Ainsi la scène mêle l'émotion pure -le père qui redécouvre en larmes les images de sa petite fille- à une intrigue gigogne au film qui révèle le message de Sixième sens -écouter ce que les morts ont à nous dire. Manoj power.

La Vie de David Gale

Dernier film recensé d'Alan Parker (pourtant bien vivant), La Vie de David Gale est un thriller du dimanche soir anti-peine de mort dont l'intrigue rigolote et twistée tourne autour de la vidéo ayant enregistré le viol et le meurtre d'une jeune fille par l'affreux Kevin Spacey. Mais la vidéo recèle bien des surprises. Le film est bien oublié depuis sa sortie en 2003, mais sa bande originale est fréquemment utilisée dans des bande-annonces comme par exemple celle de The Artist (à partir d'1'22) :