Suite aux accusations d'agressions sexuelles renouvelées par sa fille adoptive, le prochain film du réalisateur est mis de côté par Amazon.
L’affaire Woody Allen repart de plus belle : le réalisateur réclame 68 millions d’euros à Amazon pour "rupture de contrat injustifiée" autour d’un deal de 4 films, dont seulement deux ont été diffusés par le studio. Retour sur le scandale qui a mis le cinéaste en retraite anticipée.
Début 2018, au beau milieu du mouvement #MeToo, sont ressorties les accusations d’agressions sexuelles de Dylan Farrow envers son beau-père Woody Allen. Elle l’a accusé de mauvais traitements quand elle était enfant, ce qui a entraîné un divorce tonitruant entre sa mère Mia Farrow et lui au début des années 1990, et une division entre tous les enfants du couple : encore aujourd’hui, Ronan Farrow soutient sa mère et sa sœur, et a par ailleurs contribué à faire éclater l’affaire Weinstein à l’automne 2017, tandis que Soon Yi Previn, fille adoptive du couple qui a épousé Woody Allen en 1997, et Moses Farrow, défendent publiquement le metteur en scène.
Agressions sexuelles : l’affaire Woody Allen ressort, le réalisateur répondDepuis que l’affaire refait la une de l’actualité, Amazon, qui a produit Wonder Wheel et Café Society, a mis en stand-by son nouveau projet, A Rainy Day in New York. Tourné avec Jesse Eisenberg, Rebecca Hall ou Timothée Chalamet, il n’a pas de date de sortie au cinéma, ni de diffusion sur la plateforme. Et les comédiens s’en sont désolidarisés. Durant l’été, il a été annoncé que Woody Allen mettait officiellement sa carrière en pause, ce qui ne lui était pas arrivé depuis le début des années 1970 : il sortait jusqu’ici en moyenne un film par an.
Variety révèle à présent qu’il a décidé de se défendre et de réclamer 68 millions de dollars à ses producteurs, considérant que la non diffusion d’A Rainy Day in New York représente une rupture abusive de contrat. "Amazon a essayé de justifier ce choix en expliquant que c’était lié à ces accusations contre M. Allen, qui remontent à 25 ans et sont infondées, peut-on lire en introduction de la plainte. Ces accusations étaient déjà connues d’Amazon (et du public) avant que le studio ne s’engage avec lui pour la production de quatre films. Cela n’offre donc pas de base légitime pour abandonner ce contrat. Amazon n’a aucune raison de ne pas respecter ses promesses."
Il est alors détaillé que les producteurs Jason Ropell et Matt Newman ont rencontré les représentants de Woody Allen en décembre 2017, sachant que l’affaire allait revenir à la une de l’actualité. Ils ont expliqué que sortir le film pourrait impacter leur réputation, qui souffrait déjà du fait d’avoir diffusé des productions de Harvey Weinstein. En janvier, soit au moment où le scandale ré-éclatait, un conseiller du groupe a proposé de reporter la sortie d’A Rainy Day in New York en 2019, ce que le réalisateur a accepté. En juin, Patel a envoyé une note à ses équipes demandant à ce que le deal de quatre films soit abandonné : Amazon n’avait plus aucune intention de distribuer les futurs films de Woody Allen, dont A Rainy Day..., donc, et son projet suivant non tourné. Selon la plainte, ce dernier n’a pas donné de "raisons suffisantes" pour justifier cette rupture de contrat. Des représentants ont cependant fait savoir que cette décision avait été prise "suite à ces accusations renouvelées envers Woody Allen, ses propres propos controversés et le fait que les acteurs du film refusaient à présent d’être associés à lui."
La plainte devrait être traitée prochainement par un tribunal de New York.
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