Une affaire de vengeance brûlante, sur fond d'Exposition Universelle de Séville, qui assume son petit côté télénovela mixé à la noirceur du cinéaste ibérique.
C'est l'une des curiosités du moment sur Netflix. Le cinéaste Álex de la Iglesia, révélé par Le Jour de la bête en 1995 et qui a depuis signé des films comme Les Sorcières de Zugarramurdi (2013) a mis en scène 1992, un thriller sordide, autour d'un serial killer au visage masqué. On comprend rapidement qu'il assassine un à un des hommes qui, 30 ans plus tôt, travaillaient à l'organisation de l'Exposition Universelle de Séville 1992. Ses victimes sont toutes tuées par le feu (et très vite on devine qu'il y a une raison à ça). Un ex-flic reconverti dans la sécurité privée va mener l'enquête, pour les beaux yeux de la veuve de son patron, victime collatérale des massacres...
1992 est typiquement le genre de polar noir mystérieux qui risque de cartonner sur la plateforme, dans la veine des ces séries criminelles espagnoles (Permis de vivre en 2020, La Petite Fille sous la neige en 2023, Dévoré par les flammes en 2023 etc.) qui parviennent à séduire les amateurs du genre. On espérait juste que celle-ci sortirait un peu du lot. Il n'en est rien.
La patte d'Álex de la Iglesia est bien difficile à discerner au fil de cette enquête sombre, qui alterne entre séquences ultra violentes (certains meurtres sont vraiment brutaux) et une ambiance de télénovela un peu déconcertante, dont Álex de la Iglesia reprend étrangement les codes. On a un peu de mal à savoir sur quel pied veut danser le réalisateur ibérique, qui semble se contenter, au final, d'un petit polar bien sage.
Reste la performance hypnotisante de l'acteur Fernando Valdivielso. Le comédien de 40 ans, révélé dans Cross the Line il y a quatre ans, a vraiment quelque chose, une gueule, une force animale, qui infuse une drôle d'émotion brute dans chaque scène où il apparaît.
1992, en 8 épisodes, à voir sur Netflix le 13 décembre 2024.
Commentaires