Paul AUSTER

Vers l'âge de 13 ans, il commence à écrire des "poèmes et petits récits stupides", selon ses propres termes. C'est également à cette époque qu'il découvre le base-ball, une passion qui sera évoquée dans plusieurs de ses romans. Avant de terminer le lycée, il part voyager en Europe, où il visite l'Italie, l'Irlande, l'Espagne et la France.  Galère et consécration De retour aux Etats-Unis, il rejoint la prestigieuse Columbia University, à New-York. A  18 ans, il publie pour la première fois des articles consacrés au cinéma pour la revue de l'université. Il passe un an à Paris dans le cadre d'un échange universitaire, et retourne à New-York où il passe son diplôme en littérature anglaise et comparée. A cette période, les Etats-Unis ne lui plaisent décidément pas: en 1971, son diplôme en poche, il s'installe en France pour trois ans,  durant lesquels il vit de petits boulots et de traductions (Mallarmé, Sartre, Simenon), et écrit des poèmes et des pièces de théâtre Il revient aux Etats-Unis sans le sou.   C'est en 1979, à la mort de son père et au moment de son divorce, que Paul Auster écrit son premier ouvrage autobiographique, L'Invention de la solitude, qu'il ne parviendra à faire publier que trois ans plus tard.  Son premier recueil de poèmes, Unearth, paraît en 1980. En 1985, la parution de son premier roman Cité de verre - premier opus de la « Trilogie New-Yorkaise » - connaît un certain succès. Paul Auster commence à enseigner l'écriture et la traduction à l'Université de Princeton, tandis que paraissent les deux autres volumes de la Trilogie New-Yorkaise.  En 1989 le roman Moon Palace le consacre définitivement comme un écrivain d'importance : il est traduit dans plus de 15 langues, et unanimement salué par public et critique. Dans les décennies 90 et 2000, les succès s'enchaînent, avec entre autre Léviathan, Tombouctou et Le livre des illusions.   Artiste multiformeSon oeuvre est adaptée en bandes dessinées (Cité de verre), au théâtre (Laurel et Hardy vont au paradis), au cinéma (La musique du hasard). Romancier de talent, Paul Auster est aussi essayiste, scénariste, et à l'occasion, cinéaste : il réalise avec Wayne Wang les filmsSmoke et Brooklyn Boogie, puis seul, Lulu On The Bridge, qui a cependant été mal accueilli par la critique. Il a également collaboré avec l'artiste française Sophie Calle, dont il s'est inspiré pour créer le personnage de Maria dans Léviathan. Sophie  Calle s'est ensuite, à son tour, inspiré de Maria pour sa série de photographies Double jeu, dans laquelle elle se met en scène « à la manière de Maria ». Paul Auster a également écrit Instructions personnelles pour Sophie Calle afin d'améliorer la vie à New York (parce qu'elle me l'a demandé...), un recueil de conseils à suivre pour mieux imbriquer la fiction et la réalité. Vivre et écrireL'un des thèmes de prédilection de l'écrivain reste d'ailleurs le rapport entre la fiction à la réalité, le passage de la vie réelle à l'invention romanesque. Sans cesser d'interroger le processus de l'écriture, il balaie les genres, du roman picaresque à la fable en passant par l'autobiographie et la quête identitaire, avec toujours le même succès. Son style, qui peut paraître dépouillé en apparence, cache une structure narrative complexe, où chaque mouvements et chaque digressions fait sens. Auster se révèle aussi un analyste habile des désarrois de l'être humain : ses héros connaissent les difficultés financières (Moon Palace, M. Vertigo), la solitude (Tombouctou), l'errance (Moon Palace), la perte (Léviathan, Le Livre des illusions). Paul Auster a été marié avec l'écrivain Lydia David, dont il s'est séparé, avant de se remarier en 1981 avec une autre romancière, Siri Hustvedt. Ses deux enfants sont eux aussi des artistes : son fils Daniel est photographe, sa fille Sophie chanteuse. Il vit aujourd'hui à Brooklyn.En France, les oeuvres de Paul Auster sont publiés chez Actes Sud, et plusieurs de ses romans sont également sortis en format poche, chez Babel ou au Livre de Poche. (Paul Auster. photo DR.)