Dans le cadre de Place au cinéma sur France 5, Dominique Besnehard vous propose de découvrir aujourd’hui Police Python 357 d’Alain Corneau, un polar cérébral porté par l’intensité d’Yves Montand et la force dramatique de Simone Signoret.
L'inspecteur Marc Ferrot est amoureux. Oui, mais voilà, l’élue de son cœur entretient déjà une liaison avec un commissaire de police. Fou de jalousie, le commissaire Ganay s’emporte quand il apprend que sa maîtresse vit une autre histoire et l’assassine. L’inspecteur Marc Ferrot est chargé de l’enquête. Rapidement, il va en devenir le principal suspect.
A cette époque, Alain Corneau n’est pas encore le réalisateur de polars reconnu qu’on connaîtra. Il a débuté comme assistant réalisateur auprès de Costa-Gavras. Cheville ouvrière du difficile tournage de L’aveu, il va se lier d’amitié avec Yves Montand et Simone Signoret. Il rêve de passer derrière la caméra. Mais son heure n’est pas encore venue. Quatre ans après L’aveu, en 1974, il passe enfin le pas, poussé par ses amis et aidé par Jean-Claude Carrière au scénario. Ce sera France société anonyme, une charge violente contre la société des années 1970, à la fois film de science-fiction et brûlot politique, inspirée d’Orange mécanique. Le rythme en moins. Un échec total.
Il remonte en selle, et guidé par son amour du polar, accouche du très torturé Police Python 357. Ses amis Montand et Signoret, convaincus par un scénario rebondissant, accepte de monter à bord. Ils tiendront là deux de leurs rôles les plus forts. Montand est magistral en inspecteur traqué. Il symbolise l’innocence sacrifiée. Signoret est bluffante en femme du commissaire, réduite à l’immobilité dans une chaise roulante. Sa dernière scène, un huis-clos dans une voiture avec Montand, dont elle ne fera qu’une prise- donnera la chair à Alain Corneau. Ils sont accompagnés de François Périer, grand acteur de théâtre et compagnon de route de Costa-Gavras, froid comme l’acier en assassin sans scrupules.
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