Première
par François-Cyril Geroult
Et si Van Damme savait faire autre chose qu’envoyer des coups de lattes dans la tête des bad guys ? Et si Jean-Claude était vraiment un acteur ? Et si JVCD était un bon film, un vrai putain de bon film ? Poser ces questions, c’est déjà y répondre, certes… Après un premier long-métrage attachant et visuellement prometteur (Virgil), Mabrouk El Mechri ose l’impensable en proposant à « l’action star » de se mettre à nu lors d’une redoutable mise en abyme et non dans l’abîme. Le temps d’un film et spécialement lors d’une poignante confession face caméra (malgré quelques violons en trop), ils balaient des années de films décérébrés et de propos incohérents pour presque nous arracher une larme. A ce moment précis, la mise en scène sort littéralement Van Damme du récit pour permettre à Jean-Claude de mieux se confier. Navigant entre fiction pure et récit autobiographique, cet incroyable pari annonce bien la renaissance de Van Damme ou bien sa retraite… A moins que ce soit juste le plus bel accident de parcours qu’il ait commis. Alors que Mabrouk El Mechri réalise le grand écart entre comédie et policier, Van Damme, lui, n’effectue quasiment aucune prouesse physique à l’écran, exception faite du percutant plan séquence d’ouverture. L’acteur, et oui n’ayons pas peur des mots, nous balance donc en pleine figure son réel talent de comédien que l’on découvre probablement pour la première fois. Même s’il n’est pas nécessaire de connaître par cœur la filmographie de JCVD pour l’apprécier, en avoir les grandes lignes en tête rend l’expérience plus encore savoureuse. Un film attachant, bouleversant, drôle qu’un léger manque de rythme empêche de devenir instantanément culte.