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Connue pour le tact émotionnel qui caractérisait son déjà superbe Depuis qu'Otar est parti..., la réalisatrice lui ajoute ici une élégance visuelle aux accents poétiques dénués de mièvrerie superflue.
Toutes les critiques de L'arbre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Bertuccelli filme avec une caméra qui semble en apesanteur. Le regard posé sur ces personnages est d'une délicatesse infinie. Un truc très féminin, je crois. Elle sait que la beauté se trouve dans les détails les plus infimes et fugaces, que l'on ne perçoit l'essence des choses qu'en se retirant un peu du monde et prenant le temps d'être "à l'écoute". Un cinéma sensuel et sensible.
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Julie Bertuccelli s'aventure sur le terrain miné du mélange des genres. Et trouve la bonne distance en ancrant dans le réalisme la mise en images d'un film sans cesse aux frontières du surnaturel. Son Arbre est porté par une grâce infinie, y compris lors des moments douloureux, où la tristesse prend le pas sur la pulsion de vie.
Cette grâce qui traverse l'interprétation de Charlotte Gainsbourg, saisissante dans le rôle complexe de cette épouse en deuil. Cette grâce qui vous accompagne longtemps après la découverte de cette merveille de film. -
Les grands et larges espaces australiens servent d’écrin à ce huis-clos familial où chacun fait lentement son deuil : Dawn s’effondre, Simone refuse d’être triste, l’aîné endosse le rôle du chef de famille, le plus jeune refuse de parler et le cadet se livre à des rituels paganistes. Deux figures féminines, un arbre protecteur mais bientôt envahissant, une nature qui se déchaîne à l’image des bouleversements vécus : avec la délicatesse et la sobriété remarquées dans son premier film, « Depuis qu’Otar est parti », Julie Bertuccelli nous entraîne dans un nouvel adieu, un conte lumineux, dont la symbolique est simple, belle et puissante.
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Rarement on aura filmé un arbre avec tant de tendresse et d'onirisme. Véritable personnage du film, à la fois accueillant et redoutable, le figuier illustre le rapport à la mort de toute une famille : les fils font mine de l'ignorer tandis que Simone ne peut briser son lien fusionnel avec la plante. Dawn a du mal à s'en séparer, mais sait que c'est inévitable pour avancer (couper les racines au sens propre et figuré) et vivre un nouvel amour. Auprès de leur arbre, ils vivaient heureux... Mais leur bonheur est-il possible sans lui ? En laissant respirer sa mise en scène, fluide et ample (paysages captés en Scope), au rythme lent des journées australes, Julie Bertucelli parvient à saisir le deuil sans pathos, dans sa temporalité imprévisible, tantôt contractée, tantôt dilatée. C'est aussi un film émouvant sur l'exil et le pouvoir de l'imagination.
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Un arbre omnivore, une petite fille hyper-sensible, un lien mystique touffu : comme fable sur la réincarnation, le film de Julie Bertucelli se pose là, hélas freiné dans l'émotion par sa nécessité de placarder à l'image la psychologie de ses personnages.
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(...) Julie Bertuccelli ne semble pas croire au présupposé surnaturel de son histoire. Au contraire, à tout ramener sans cesse au ras du sol, à limiter toute cette aventure à de la psychologie, la réalisatrice réduit à néant l'étrangeté de son récit.
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Julie Bertuccelli établit d’emblée un parallèle très convaincant entre l’expression des sentiments refoulés et une nature omniprésente dans le moindre geste de la vie quotidienne, de ces grenouilles qui bouchent les canalisations à une tempête homérique. Elle exploite son décor avec un grand sens de l’espace et orchestre en artiste visionnaire la coexistence des humains, des animaux et même des végétaux sur une terre encore rétive à la conquête.
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Même si elle ne va jamais aussi loin que Peter Weir ou Jane Campion dans le rapport entre l'homme et la nature (le film se déroule en Australie), Bertuccelli s'invite dans un genre mélo-fantastique peu exploité. Il lui aurait juste fallu l'aborder avec davantage de conviction.
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Nous ne dévoilerons pas la fin du film, mais comment s'empêcher de la trouver amère et moralisatrice, puisque, derrière les sourires (décidément) permanents de la jolie Charlotte Gainsbourg, elle condamne la belle à un destin solitaire en compagnie d'un fantôme ? Mais qu'importe, peut-être, puisque Charlotte sourit sous le soleil du bush australien, si photogénique... C'est qu'elle doit être heureuse, n'est-ce pas, malgré tout ?