Première
par Christophe Narbonne
Cinéaste du spleen et de la rage punk (Un frère, Princesses, Confession d’un enfant du siècle), Sylvie Verheyde filme la trajectoire d’une prostituée insouciante que sa rencontre avec un mec paumé, sorte d’ange destroy, va faire redescendre sur terre. Toutes les scènes de sexe, filmées à la bonne distance, sont réussies et installent un malaise perceptible touchant à l’exploitation de ces jeunes femmes qui, pour certaines (l’héroïne), croient maîtriser leurs destins et, pour d’autres, sont victimes de leur condition. A mesure que le film avance et que le discours se fait plus précis, Sex Doll perd en mystère ce qu’il gagne en clarté. Son didactisme éclate dans la grande scène finale entre la fille et sa maquerelle, rendue risible par des dialogues simplistes et une interprétation qui part à vau-l’eau.