Première
par Sylvestre Picard
Décidément, Taika Waititi ne fait rien pour qu’on l’aime. De film en film, on découvre un nouvel aspect de sa façon de voir le cinéma (le mauvais goût de Jojo Rabbit, la paresse de Thor…). Et là, paf, Waititi dégaine son meilleur film depuis Boy (2010) ! Adaptation stricte (même le titre VF n’a pas changé) d’un documentaire racontant la lutte de l’équipe de foot nationale des Samoa américaines pour marquer au moins un but dans les éliminatoires de la coupe du monde 2001, Une équipe de rêve carbure aux clichés recuits (les maoris vus comme des arriérés loufoques) et à une mise en scène d’une indécrottable mollesse. Et pourtant, à la fin, ça fonctionne. Pas vraiment par effort, un peu par miracle, par la grâce d’un speech piqué à L’Enfer du dimanche, d’un Michael Fassbender en fer et d’une actrice sublime (Kaimana, qui joue une footballeuse trans), le film devient enfin ce qu’il veut : un joli effort pour sacraliser la lose intégrale.