J.K. Rowling a imaginé une extraordinaire galerie de personnages qui s’égrènent au fil des huit volets Harry Potter. Des écoliers aux professeurs, en passant par les Moldus et autres Mangemorts, incarnés par la fine fleur de la scène britannique, voici les vingt têtes d’affiche qui nous ont le plus marqués.
Harry Potter à l’école des sorciers, première adaptation de la saga littéraire de J.K. Rowling, fête les 20 ans de sa sortie française le 5 décembre 2021. Pour célébrer cet anniversaire, voici notre top des 20 meilleurs personnages publié à l’origine dans notre hors-série spécial Harry Potter sorti il y a quelques mois. Vous pouvez toujours le commander sur notre boutique en ligne :
Commandez le hors-série Harry Potter spécial 20 ans20 - Gilderoy Lockhart (Kenneth Branagh)
Il n’apparaît que le temps d’un film (La Chambre des secrets), mais c’est amplement suffisant pour marquer les fans et illustrer l’incroyable science du casting des personnages secondaires de cette saga. En sorcier plumitif, cabot littéraire fou de son image et chéri de ces dames, Kenneth Branagh en fait des tonnes et dynamise le deuxième épisode avec une pure folie shakespearienne. Qui peut vraiment résister à ce mytho séduisant, cinq fois lauréat du "sourire le plus charmeur" décerné par Sorcière-Hebdo ? Qui ? Pas nous.
19 - Dolores Ombrage (Imelda Staunton)
Une belle garce. Pardon, une sacrée méchante. Voldemort est le vilain ultime, mais il est paradoxalement moins flippant qu’Ombrage. Avec ses tailleurs rose bonbon, sa permanente bien serrée et ses lèvres pincées, cette magicienne de sang pur, à l’idéologie haineuse, incarne une vision réactionnaire de l’éducation et de la société. Si Harry Potter cache une fable politique, elle en est l’une des clés. L’antithèse absolue de Dumbledore en tout cas, qu’elle remplace à la tête de Poudlard dans L’Ordre du Phénix avant de devenir une employée officielle de Vous-Savez-Qui... Imelda Staunton l’interprète à merveille, mais il faut avouer que, aussi sadique soit-elle dans la saga, elle est encore pire dans les livres. Même Stephen King le reconnaît, qui l’a intronisée "plus grande méchante de fiction à être apparue depuis Hannibal".
18 - Alastor Maugrey dit Fol Œil (Brendan Gleeson)
Impossible d’oublier son œil mécanique fou, ses lèvres grimaçantes, ses cicatrices et sa canne sculptée. L’homme porte sa violence comme un fardeau, à l’image de ces stigmates qui sont autant de souvenirs de la folie meurtrière qu’il a traversée – deux guerres des sorciers où il a combattu comme un lion. Revenu de tout, étrangement émouvant, il est une bête féroce attendrissante, un antihéros tragique qui avance entre paranoïa, amertume et excentricité. C’est d’au- tant plus fort qu’on le voit finalement peu, puisque le "vrai" Maugrey (superbement joué par Brendan Gleeson) est piégé dans une malle la majeure partie de La Coupe de feu et qu’il ne réapparaît par la suite qu’en coup de vent.
17 - Cedric Diggory (Robert Pattinson)
Il aurait pu arracher le trophée des Trois Sorciers mais, au dernier moment, il partage la victoire avec Harry – avant que Voldemort ne s’en mêle. Héros tragique et sacrificiel, son destin a bouleversé les lecteurs, avant de faire pleurer les spectateurs de La Coupe de feu. À l’image de Cho, tout le monde tombe amoureux de ce brillant sorcier en herbe à la mèche ravageuse. Normal : le capitaine de l’équipe de quidditch de la maison Poufsouffle est joué par le futur vampire beau gosse de Twilight. Une incarnation de la perfection WASP dont il est impossible d’oublier ni les traits ni l’acteur qui les lui prête...
16 - Lucius Malfoy (Jason Isaacs)
Quand on découvre Lucius Malefoy, on comprend que l’attitude du jeune Drago ne vient pas de nulle part : son père est encore pire. Caché derrière son statut et sa richesse, Lucius est l’incarnation idéale du Mal. Séide de Voldemort, il libère malgré lui l’elfe Dobby avant de se montrer de plus en plus faible et de plus en plus tourmenté. Dans le cinquième opus, il tombe finalement en disgrâce (rendant le personnage en- core plus fascinant) après le ratage de la mission au ministère de la Magie. Jason Isaac lui apporte ce qu’il faut de morgue et d’arrogance, réussissant à traduire la colère et les faiblesses de ce servile compagnon des forces du Mal.
15 - Remus Lupin (David Thewlis)
Lupin est le premier à prononcer le nom de Voldemort à haute voix face à Harry. Le premier à briser un tabou. Membre éminent de l’Ordre du Phénix, cet ami proche de James et Lily Potter va, de fait, devenir un allié de poids pour Harry. Mais il y a un problème : c’est aussi un loup-garou – parfois très menaçant, au point que Rogue devra s’interposer pour qu’il ne bouffe pas Harry, Ron et Hermione dans Le Prisonnier d’Azkaban. Lupin aurait mérité un peu plus de place dans les films – on aurait aimé voir sa relation avec Nymphadora Tonks développée – mais la composition à vif de David Thewlis, ambivalente même (révélatrice des zones d’ombre du personnage), laisse une impression durable. Sur le trio de jeunes sorciers comme sur les spectateurs.
14 - Fred & Georges Weasley (James & Oliver Phelps)
Alors que nos trois héros se posent toutes sortes de questions sur leur sort et semblent sombrer dans d’horribles affres existentielles, les jumeaux Weasley eux connaissent leur destin depuis le début : les blagues et les farces et attrapes. S’ils sont toujours là pour filer un coup de main à Harry, ils tueraient père et mère pour un bon gag. Mais ce ne sont pas que des rigolos : ils s’affirment à la fin de la saga comme de vrais combattants de la liberté. Et leur bravoure durant la bataille finale finira par provoquer l’impensable : leur séparation pour toujours.
13 - Neville Londubat (Matthew Lewis)
Une des belles surprises de la saga, le loser qui se transforme en héros. L’élève un peu gauche, sans talent ni charme, passe ses premières années reclus dans sa timidité maladroite ou à se faire exploser des potions à la figure. Il montre bien des signes de bravoure, mais ce n’est que lors de sa cinquième année à Poudlard que Neville se révèle vraiment. Durant les heures sombres de l’école, il devient un résistant de premier ordre, comme ses parents l’avaient d’ailleurs été, jusqu’à s’opposer frontalement à Voldemort et trancher la tête de sa fidèle Nagini, la femme-serpent, précipitant ainsi la chute du Dark Lord.
12 - Dobby, l’elfe de maison (Toby Jones)
"C’est un endroit magnifique pour être avec des amis. Dobby est heureux d’être avec son ami Harry Potter." Qui n’a pas été ému par cette phrase dans Les Reliques de la mort? On s’est d’abord demandé si Dobby ne serait pas le Jar Jar de la série (un peu con et parlant mal) avant de découvrir que cet être en images de synthèse allait nous émouvoir jusqu’aux larmes ! D’abord sérieusement gonflant, l’elfe de maison des Malefoy va en effet ouvrir les yeux de Harry sur les conditions de vie déplorables de certains êtres doués de magie. Cette réflexion est moins présente dans les films que dans les livres, mais Dobby devient l’un des amis les plus fidèles du héros, se sacrifiant même pour le protéger.
11 - Drago Malefoy (Tom Felton)
Alors que Harry tente de suivre le chemin de la vertu et de la loyauté à Poudlard, Rowling a imaginé sa nemesis, un élève qui va progressivement succomber aux forces du Mal. Bad boy arrogant au physique aryen, Drago a de qui tenir : copie conforme de son père, il n’hésitera pas à se dissoudre dans la secte des Mangemorts, et déborde de mépris pour Harry et ses amis. Surtout pour Hermione, la Sang-de-Bourbe, née de parents moldus. L’air de rien, l’adversaire de Harry aura droit au fil de l’histoire à une évolution très sombre, son fardeau maléfique se révélant de plus en plus lourd à porter.
10 - Bellatrix Lestrange (Helena Bonham-Carter)
Sa petite chanson « I killed Sirius Black » résonne encore dans nos oreilles. Figure emblématique de la sorcière, avec son balai et sa chevelure goth ébouriffée, Lestrange est dévouée tout entière à la magie noire et au Seigneur des ténèbres. Elle est même sa fidèle parmi les fidèles, issue d’une famille de Sang-Pur... Interprété par la reine des weirdos hollywoodienne, ce personnage de Baby Jane avariée est un des meilleurs méchants de la saga. Normal que, lorsque Molly Weasley la met en pièces (littéralement), tout le monde applaudisse.
9 - Rubeus Hagrid (Robbie Coltrane)
Pour Harry qui grandi sans ami, la gentillesse de ce géant au physique de brute ne pouvait pas mieux tomber. "Tu es un sorcier, Harry." Ce n’est pas forcément un hasard si c’est lui qui prononce l’une des répliques inoubliables de la saga. Personnage à la fois central et en même temps marginal de Poudlard, Hagrid est ce garde-chasse au cœur tendre et la caution écolo de la saga ; toujours prêt à défendre la cause de Harry... comme des animaux du royaume. Un des vrais purs good guys.
8 - Minerva McGonagall (Maggie Smith)
On aurait pu la mettre encore plus haut dans ce top. McGonagall incarne la figure maternelle absolue. C’est elle qui accompagne le petit orphelin pendant toute sa décennie à Poudlard. Sévère mais juste, sage et empathique, elle est la vraie protectrice de tous les élèves. Mais sous ses airs de veuve douairière, se cache aussi une sorcière redoutable, le bras droit de Dumbledore. Maquillée en mamie inoffensive, c’est une tireuse de ficelle hors- pair, capable de faire le match face à Bellatrix Lestrange dans la catégorie déchaînée. Elle peut même se transformer en chat (c’est un Animagus), et s’affirme comme une prof de danse émérite (demandez à Ron !). Son arme secrète : Maggie Smith, qui lui donne ce qu’il faut de rudesse souple.
7 - Ron Weasley (Rupert Grind)
Le meilleur ami de Harry est ce cancre, secrètement amoureux de la meilleure élève, mais trop idiot pour s’en rendre compte. C’est le sidekick parfait, le binôme qui fait rire – comme dans tout buddy movie qui se respecte. Mais Ron est aussi plus que ça... Ami loyal, il doit, au moins jusqu’à La Coupe de feu, lutter contre son senti- ment permanent d’insécurité – et une forme de jalousie vis-à-vis de Harry. Et puis, progressivement, le rouquin va prendre confiance en lui, grandir, s’affirmer. Sa relation ambiguë avec Hermione est un des meilleurs arcs de la série. Mais au fond, tout cela est-il franchement suffisant ? Adorable, le dernier garçon de la famille Weasley est aussi agaçant qu’attachant. Et au terme des huit films, la liste de ses exploits personnels est quand même un peu courte.
6 - Harry Potter (Daniel Radcliffe)
Harry, au fond, est un peu comme Jon Snow. Il hésitera entre lutter contre son destin ou l’accepter mollement avant de contrer le déterminisme. Caractère central, comme Snow, il joue un peu dans les marges. Sans doute parce qu’il est difficile d’être le héros d’une telle saga. La malédiction de Harry Potter, c’est également de ne pas être le plus attachant de tous les personnages. En pleine crise d’ado pendant une bonne partie de l’histoire, il est finalement moins drôle que Ron, moins malin ou instinctif que Hermione, moins tourmenté qu’Albus, Sirius ou Severus... Mais c’est lui l’Élu, le seul capable de vaincre Vous-Savez-Qui. Et la prestation de Daniel Radcliffe impressionne à chaque nouvelle vision.
5 - Hermione Granger (Emma Watson)
"J’espère que vous êtes contents de vous. On aurait pu se faire tuer, ou pire, être renvoyés !" Harry ne serait pas allé bien loin sans Hermione. La plus futée du trio excelle dans l’art des sorts et de la repartie, s’improvise reine du bal et reste avant tout une amie fidèle. La fillette née moldue est la véritable héroïne de la saga. Partie de rien, self-made magicienne adorable, c’est elle qui sauve la mise à tout le monde. Et en bonus, sa romance avec Ron a tenu les fans en haleine du début à la fin, bien plus que toutes les bluettes du héros en titre.
4 - Albus Dumbledore (Richard Harris puis Michael Gambon)
C’est le patron. Le Big Kahuna. En quelques années, Albus s’est imposé dans la pop culture, comme l’égal d’un Yoda ou d’un Gandalf. Magicien surdoué ayant passé une grande partie de sa vie à chasser le pouvoir ultime, il s’est mué en mentor pour ses élèves, et surtout pour Harry, quand le côté obscur a menacé d’envahir la Terre. On adorait la subtilité et la douceur de Richard Harris, mais Michael Gambon lui a apporté une puissance et une élégance folle. Son duel contre Voldemort, comme sa lutte contre les Inferi, montre qu’il est bien plus qu’un sorcier en chambre : un véritable combattant du Bien. Sous les traits de Jude Law, sa réapparition dans Les Animaux fantastiques lui confère encore plus de classe !
3 - Sirius Black (Gary Oldman)
Il fallait au moins Gary Oldman pour jouer ça : un héros précédé d’une sombre légende qui va progressivement s’avérer être du côté du Bien. Ami des parents de Harry, ces derniers lui demandent d’être le parrain de leur fils et c’est une relation quasiment filiale qui va les unir dans la saga. Oui, il fallait au moins Gary Oldman pour incarner ce personnage qui n’arrive qu’au milieu du troisième épisode (Le Prisonnier d’Azkaban), disparaît quasiment après vingt minutes à l’écran, mais s’avère essentiel dans la construction du héros. Une force de la nature interprétée par une force de la nature. Qui a marqué profondément les spectateurs...
2 - Voldemort (Ralph Fiennes)
C’est le Dark Vador de la culture young adult, un personnage irréel aux pouvoirs incroyables. Le soleil noir de la pop culture – à tel point que c’est comme cela qu’on surnommera le redoutable trader J.P. Morgan. Figure du Mal par excellence, Voldemort est précédé d’une telle réputation que peu osent prononcer son nom. Sa résurrection à la fin de La Coupe de feu est à la hauteur des attentes, Ralph Fiennes étant effectivement terrifiant sans cheveux, sans nez et sans scrupule. Meurtres, manipulation, endoctrinement... C’est un tyran, qui ne sera en pleine possession de ses pouvoirs qu’en éliminant Harry. Ralph Fiennes apporte à son personnage un mélange de sensualité et de contrôle qui en font plus qu’un salaud, un être torturé, obsédé, dans la droite lignée des grands héros machiavéliques de la fiction british. De la fiction tout court d’ailleurs.
1 - Severus Rogue (Alan Rickman)
L’une des surprises magistrales de la saga. Et d’abord, puisqu’il a été question de grands acteurs, permettez-nous un coup de chapeau spécial à Alan Rickman – Hans Gruber et shérif de Nottingham pour l’éternité. Relifté comme un fan des Cure, il joue ici l’insaisissable professeur de potions de Poudlard, dont la funeste apparence semblait refléter une âme sombre, tournée vers le Seigneur des ténèbres. Jusqu’au bout, il nous a fait douter, jusqu’au bout, il a joué d’une ambiguïté indéfinissable. Allant même jusqu’à tuer son mentor et fidèle ami Dumbledore, pour mieux brouiller les cartes et duper Voldemort. Et puis, dans les derniers instants, le Prince de sang-mêlé a livré son déchirant secret. Son amour éternel pour Lily, que la vie a poussé dans les bras de celui qui le harcelait à l’école. Son effondrement après sa mort. Sa dévotion pour la venger et protéger son fils, envers et contre tout, dans le secret le plus absolu. Dans une larme, tout a été dit. Toute la poésie du personnage le plus complexe et le plus bouleversant de la saga. Son onctuosité maléfique et sa voix de velours ont longtemps fait croire que Rogue serait le bad boy de l’histoire. Rickman lui apporte un charisme trouble et ambigu qui en fait le personnage le plus riche de Harry Potter.
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