Ryan Coogler veut nous mettre la frousse avec un film inspiré par le cinéma des frères Coen, Salem de Stephen King et La Quatrième dimension. « On va surprendre les gens », promet le réalisateur.
Vampire, vous avez dit vampire ? On ne l’attendait pas sur le terrain de l’horreur, mais Ryan Coogler explore un genre nouveau dans sa filmographie avec Sinners, dont la deuxième bande-annonce vient d’être dévoilée. L’histoire se déroule dans les années 1930, durant la Prohibition : les jumeaux Elijah et Elias (tous deux incarnés par Michael B. Jordan) reviennent dans leur ville natale de Louisiane pour redémarrer leur vie. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu, quelques morts-vivants aux dents longues ayant décidé de faire leur repas des habitants du coin…
Un esprit entre 30 Jours de nuit, Get Out, Une Nuit en enfer et toute une ribambelle de films de gangsters plane sur Sinners, qui marque la cinquième collaboration entre Coogler et Michael B. Jordan, après Fruitvale Station, Creed et les deux Black Panther. « C’est un acteur évidemment talentueux et charismatique, mais surtout c’est un vrai artisan. L’art du jeu compte beaucoup pour lui et il tente constamment de s’améliorer », éclaire le réalisateur, qui a confié à Jordan le double rôle des frères jumeaux.
« Si le film est si amusant, c'est qu’il renferme un grand nombre de personnages archétypaux. Par exemple, on se sert du concept de jumeaux pour interroger leurs différences et leur relation. Ils étaient en quelque sorte des célébrités locales de leur ville et les gens avaient du mal à les dissocier, mais ce sont bien deux personnes différentes. On a voulu explorer le lien qui existe entre les vrais jumeaux, et d’ailleurs nous avons eu l’aide de consultants, eux-mêmes jumeaux, pour nous guider. Et j’ai également des amis cinéastes, Logan et Noah Miller, qui ont travaillé avec Michael pour le renseigner sur leur état d’esprit. Le fait d’avoir partagé un utérus, ce genre de choses (Rires.) La relation gémellaire est unique et on ne voulait pas en faire une caricature. Leurs différences sont certes légères, mais pourtant elles sont bien là. C’est ça qui m’intéressait. »
The Faculty X O'Brother
Coogler décrit Sinners comme un film dont le genre n’est pas totalement définissable. « Il y a des vampires dans le film, d’accord, mais c’est aussi bien plus que ça. Le vampirisme n’est qu’un des nombreux éléments de l’intrigue et je pense qu'on va surprendre les gens. » Et de citer parmi ses influences Inside Llewyn Davis, O’Brother (le film est baigné par la musique blues et le rapport au diable) et Fargo des frères Coen, ainsi que The Faculty de Robert Rodriguez, « qui est lui-même une sorte de remake de The Thing, l’un de mes films préférés et mon film d’horreur ultime. »
« Donc il y a beaucoup de John Carpenter dans Sinners, mais en vérité mes deux plus grandes influences sont le roman Salem de Stephen King et l’épisode Les funérailles de Jeff Myrtlebank de La Quatrième dimension. Mais je ne vous en dirai pas plus ! »
Tourné sur pellicule, avec des caméras IMAX et Ultra Panavision, Sinners, mise beaucoup son ambition visuelle : « Je voulais rendre la grandeur des paysages, que tout semble très immersif et moderne, malgré l’époque lointaine où se déroule l’histoire. Il fallait rendre leur humanité à ces personnages. On a tendance à penser le passé à travers les photos et les vieux films à notre disposition, mais nos grands-parents étaient exactement comme nous ! Il était donc logique qu’on pousse l’expérience au maximum. Les spectateurs ont besoin et envie qu’on les plonge dans des univers spectaculaires. »
Sinners sortira au cinéma le 16 avril prochain.
Commentaires