Selon Ted Sarandos Barbie et Oppenheimer auraient autant cartonné sur Netflix
Warner Bros./Universal Pictures

“Il n'y a pas de raison de croire que le film lui-même est meilleur, quelle que soit la taille de l'écran,” assure le patron de la plateforme.

En juillet dernier, le Barbenheimer avait fait un véritable raz-de-marée. La sortie salle simultanée du Barbie de Greta Gerwig et d'Oppenheimer de Christopher Nolan avait été un véritable événement pop culturel, qui avait boosté la fréquentation des salles de façon exponentielle (surtout depuis les baisses de régimes liées au confinement généralisé). A l’époque, ce phénomène faisait dire à Emily Blunt, qui incarne le rôle de la femme du créateur de la bombe atomique : 

"Nous devons faire en sorte que cela se reproduise. Nous devons le faire parce que regardez les bienfaits que cela a apporté au cinéma. Regardez ce que ça a apporté aux gens. C’était une joyeuse célébration grâce à cette diversité de films."

Pourtant, pour Ted Sarandos, l’actuel patron du géant du streaming Netflix, ce succès n’était pas intrinsèquement lié à la salle de cinéma, et le Barbenheimer aurait pu créer pareil engouement sur sa plateforme. Dans les colonnes d'une interview intitulée "Le plan du chef de Netflix pour vous faire consommer encore plus" du New-York Times, l’homme d’affaires affirme avec véhémence : 

“Ces deux films seraient parfaits pour Netflix. Ils auraient certainement bénéficié d'un public aussi large sur Netflix. Je ne pense donc pas qu'il y ait de raison de croire que certains types de films fonctionnent ou ne fonctionnent pas. Il n'y a aucune raison de croire que le film lui-même est meilleur, quelle que soit la taille de l'écran, pour tout le monde. Mon fils est monteur. Il a vingt-huit ans et il a regardé Lawrence d'Arabie sur son téléphone.”

Oppenheimer
Universal

Il poursuit, résumant la philosophie de sa plateforme : “C’est intéressant, à chaque nouveau développement technologique, il y a quelque chose à gagner pour le public.”

Pourtant, il semble que le succès du Barbenheimer réside fondamentalement dans la sortie en salle des deux films, qui avait lieu en même temps, et dont la coïncidence a souvent poussé les curieux à les voir dans la même journée. La preuve, dans les chiffres : au total, Barbie a engrangé 1,4 milliard de dollars dans le monde ; Oppenheimer, 953,8 millions.

En outre, ce discours va à l’encontre des principes mêmes de Christopher Nolan, qui, au moment de la sortie blu-ray d’Oppenheimer, affirmait vouloir faire “une version que vous pouvez posséder et poser sur une étagère afin qu’aucun service de streaming malfaisant ne puisse venir vous la voler”.

Il n’empêche qu’Oppenheimer et Barbie vivent actuellement une seconde vie, respectivement sur Canal+ et sur Prime Video, même si elle est moins médiatisée que leur exploitation en salles.

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