PREVIEW 2019 : 12.RADEGUND (TERRENCE MALICK)
UGC Distribution

Après la palme d'or pour Tree of Life, Terrence Malick revient avec un biopic d'un genre particulier; un film en forme de réinvention pour un cinéaste résolument à part.

De quoi ça parle ?

Terrence Malick adapte l’histoire vraie d’un objecteur de conscience autrichien qui refusa de combattre pour le Troisième Reich, finit décapité en 1943 et devint une espèce de saint catholique. Construit sur les voix off (les lettres du héros à sa femme), Une vie cachée (d'abord intitulé Radegund) est une histoire de guerre (la deuxième, mais aussi celle du héros contre le système, de l’amour contre les pulsions intérieures) avec des acteurs européens. On annonce August Diehl, Valerie Pachner, Michael Nyqvist, Bruno Ganz et Matthias Schoenaerts ; mais comme toujours chez Malick on se demande qui sera finalement à l’écran.

Passé cannois

Dès son deuxième film, Malick débarquait à Cannes. Sélectionné en compétition pour l'édition 79, Les Moissons du ciel avait reçu le prix de la mise en scène. En 2005, Malick revenait avec Tree of Life et repartait sacré d'une Palme d'or. A la merveille avait été sélectionné à Venise, Knight of Cups à Berlin, mais cette fois-ci, c'est à Cannes qu'il vient présenter ce nouveau projet.  

Pourquoi on l’attend ?

Avec Tree of Life, Terrence Malick remportait une Palme d’Or méritée, mais surtout il quittait les terres mythologiques pour une radicalisation sensorielle. Suivirent quatre films, quatre autofictions à l’étouffante beauté contemporaine et improvisée. Aucune n’eut les honneurs cannois. Le dernier volet, Song to Song, semblait boucler ce cycle autobio, et sous la mixtape poétique, perçait comme une envie de romantisme exacerbé et de structure dramatique. Voilà Une vie cachée, son retour à un cinéma plus écrit, plus classique (c’est lui qui le dit). Avec un casting européen et sans son équipe habituelle - surtout sans Lubezki, son génial chef-opérateur attitré (remplacé ici par Jörg Widmer) - Une vie cachée ressemble à un nouveau tournant. Si chaque film de Malick est un événement, celui-ci qui s’annonce comme une réinvention, l’est encore plus.