Justin Baldoni partage des vidéos avec Blake Lively pour prouver qu'il ne l'a pas harcelée

L'actrice répond par avocat interposé que "toute femme ayant subi des attouchements inappropriés sur son lieu de travail reconnaîtra le malaise de Mme Lively..."

La bataille entre Justin Baldoni et Blake Lively se poursuit, plusieurs mois après la sortie de leur film Jamais plus – It Ends With Us. Après de longues rumeurs de mésentente sur le plateau, où il était acteur et réalisateur et elle comédienne et productrice, elle a porté plainte contre lui pour harcèlement moral et sexuel en fin d'année 2024. Il s'est alors attaqué au New York Times, qui avait publié la déposition de Blake Lively, avant de se retourner directement contre elle et son époux, Ryan Reynolds. Qui se serait directement moqué de lui via le personnage de Nicepool dans Deadpool et Wolverine, sorti au cinéma quelques jours après Jamais plus.

La plainte de Justin Baldoni date de la mi-janvier. Longue de 179 pages et réclamant 400 millions de dollars de dédommagements, elle insiste sur le "pouvoir" du couple de stars, qui aurait "fait circuler sur lui de fausses allégations pour nuire à sa réputation." Après avoir tenté de prendre le pouvoir sur ce film, de "l'intimider", lui "mettre la pression" pour obtenir ce que Blake Lively souhaitait, en le conviant notamment à une discussion en présence de la chanteuse Taylor Swift, grande amie du couple, pour lui demander de changer des éléments d'It Ends With Us. On sait aussi que Reynolds a réécrit une séquence de ce long métrage parlant de violences conjugales, et que Lively a elle aussi fait modifier plusieurs éléments, les imposant au metteur en scène via son statut de productrice. 

"Au fond, il ne s'agit pas d'une affaire de célébrités qui s'invectivent dans la presse, affirme l'avocat de Baldoni, relayé par Variety. Il s'agit d'une affaire dans laquelle deux des stars les plus puissantes du monde ont déployé leur énorme pouvoir pour voler un film entier des mains de son réalisateur et de son studio de production... Lorsque les plaignants seront entendus par le tribunal, le jury reconnaîtra que même la célébrité la plus puissante ne peut pas plier la vérité à sa volonté."

Au sein de la plainte de Blake Lively, il y a l'exemple du tournage d'une séquence en particulier. Une danse au ralenti, où le couple joué par elle-même et Justin Baldoni dans le film se rapprochent, échangent des mots doux en souriant. Au cours des prises de vue, celui-ci aurait improvisé des gestes sans lui demander son consentement, comme un baiser dans le cou : "Il s'est penché en avant et a lentement fait glisser ses lèvres de son oreille à son cou en disant :'ça sent si bon.'", lit-on dans sa déposition. Il aurait aussi fait des remarques déplacées sur son physique, sur son poids peu après avoir accouché de son quatrième bébé. Et aurait débarqué plusieurs fois dans sa caravane sans y être invité, créant un malaise entre eux. Craignant que le projet ne finisse par imploser, Blake Lively a demandé une réunion de crise à Sony pour que des mesures de protection soient mises en place sur la fin du tournage.

Pour tenter de prouver qu'il ne l'a pas harcelée sur le plateau, Justin Baldoni et ses avocats ont partagé une dizaine de minutes de vidéos des coulisses d'It Ends With Us sur les réseaux sociaux. On y voit des désaccords entre les deux pendant cette fameuse scène de danse, au cours de laquelle leurs personnages sont censés tomber amoureux. Lui voudrait faire passer leur alchimie davantage par les gestes et le regard, elle par les mots. Ils prennent chacun pour exemple leur vie personnelle pour défendre leur point de vue, mais leur échange semble courtois, souriant. On les voit même rigoler au moment de s'embrasser, Lively se moquant alors du long nez de Baldoni.

Ces images montrent-elles des acteurs complices ? Ou l'actrice est-elle mal à l'aise ? C'est ce qu'elle a fait savoir immédiatement, toujours par son équipe d'avocats :

"Toute femme ayant subi des attouchements inappropriés sur son lieu de travail reconnaîtra le malaise de Mme Lively, a déclaré l'équipe de Mme Lively. Ils reconnaîtront ses tentatives de légèreté pour essayer de détourner les attouchements non désirés. Aucune femme ne devrait avoir à prendre des mesures défensives pour éviter d'être touchée par son employeur sans son consentement."

Ces vidéos serviront-elles le réalisateur ? Ou finiront-elles par se retourner contre lui ? Post #MeToo, cette affaire est suivie de très près à Hollywood.