Astérix et Obélix, le combat des chefs
DR/Abaca/Netflix

Assurément l'événement de la journée au Festival d'animation d'Annecy. Voici tout ce qu'on a appris sur ce projet Netflix qui sera diffusé l'année prochaine.

C'est étrangement dans la toute petite salle du centre culturel Bonlieu d'Annecy qu'avait lieu la présentation d'Astérix et Obélix, le combat des chefs, qui verra Alain Chabat retrouver l'univers du Gaulois plus de deux décennies après Mission Cléopâtre. Dans cette configuration, il n'y en avait évidemment pas pour tout le monde : les moins bien lotis patientaient avec anxiété sur le côté de la file, espérant trouver une place de dernière minute.

Pendant une heure et des brouettes, Chabat et une bonne partie de son équipe (son co-scénariste Benoît Oullion, mais aussi son co-réalisateur Fabrice Joubert, ainsi que des animateurs du studio toulousain TAT) ont détaillé le processus de création de cette série extrêmement attendue, adaptation en cinq épisodes de trente minutes de l'album Le Combat des chefs de Goscinny et Uderzo, paru en 1966. Entre deux vannes bien senties, l'ex-Nuls s'est improvisé maître de cérémonie et a expliqué n'avoir « jamais rompu le dialogue avec Hachette » et les ayants-droit depuis sa précédente adaptation d'Astérix. Et s'il a longtemps hésité sur le bon format et le bon angle pour relancer la machine, il a toujours été clair dans son esprit qu'il souhait « rester dans le même univers mais faire quelque chose de différent ».

Humour absurde

C'est donc la rencontre avec Netflix qui aura été décisive : la plateforme cherchait déjà elle-même à transposer les aventures du Gaulois. Un alignement des planètes qui semble avoir permis à Chabat de profiter d'un budget très confortable pour mener à bien son ambitieux projet. Visuellement, Le Combat des chefs s'inspire du design des personnages d'Uderzo de la fin des années 60, début 70, « entre Astérix aux Jeux Olympiques et Les Lauriers de César ». Tout le travail autour de la 3D a nécessité de nombreuses recherches (jusqu'à faire modeler par les personnages par un sculpteur, étape qui n'existe généralement que pour un long-métrage). Chabat avoue sans détour s'être sentir perdu par le processus d'animation fonctionnant sur le temps long, et avoir eu un besoin impérieux d'un co-réalisateur pour faire le tri dans ses idées et ses envies.

A l'arrivée, beaucoup d'humour absurde, des gags visuels à tous les étages et une utilisation des onomatopées et des aplats de couleurs qui n'est pas sans rappeler Spider-Man : Into the Spider-Verse. D'ailleurs, la prise de la potion magique (que nous avons pu apercevoir dans une bande-annonce diffusée à la toute fin de ce work in progress) faisait penser aux moments où le spider-sense de Miles Morales se met en alerte, avec pas mal d'effets psychédéliques.

Le production designer Aurélien Predal souhaitait également que les textures des décors et des vêtements soient « tactiles », tranchant avec une peau des personnages façonnée beaucoup plus simplement. Le résultat est franchement épatant.

Casting vocal hallucinant

Et l'histoire, alors ? Elle semble respecter la trame de l'album: Panoramix reçoit un coup sur la tête qui lui fait oublier la recette de la potion magique, pile-poil au moment où Abraracourcix doit défier en combat un autre chef gaulois... Mais Alain Chabat et Benoît Oullion y ajoutent quelques-unes de leurs obsessions, notamment un combat des chefs façon « MMA à Las Vegas » et la présence importante de César, dont on apprend que les méfaits seraient liés... à sa volonté d'impressionner sa mère (« César en meuf », assure Chabat) ! Un personnage inventé spécifiquement pour la série, et qui sera doublé par un Jérôme Commandeur visiblement très en forme.

Le reste du casting vocal donne d'ailleurs le tournis : Anaïs Demoustier, David Marsais, Grégoire Ludig, Fred Testot, Gilles Lellouche (qui reprend le rôle d'Obélix après sa prestation en live dans le film de Guillaume Canet), Alain Chabat (Astérix), Jean-Pascal Zadi, Alexander Astier (Ordralfabétix), Laurent Lafitte (César), Géraldine Nakache (Bonemine), Grégory Gadebois, Thierry Lhermitte (Panoramix) et Jeanne Balibar. Alain Chabat promet également des surprises.

Rendez-vous au premier semestre 2025 sur Netflix pour découvrir Astérix et Obélix, le combat des chefs. On a sacrément hâte de replonger dans la potion magique.