Fallout : Jonathan Nolan livre les secrets de la série à... son grand frère Christopher Nolan
Abaca

"Je t'ai piqué quelques trucs", avoue le réalisateur en riant.

La semaine dernière, les Emmy ont organisé une interview entre Jonathan Nolan, le producteur exécutif de la série à succès Fallout, qui en a aussi mis en scène quelques épisodes, et son grand frère, Christopher Nolan. Leur discussion a duré une quarantaine de minutes, et en plus de parler de la peur du nucléaire, retranscrite différemment dans la série dérivée des jeux vidéo de Bethesda et dans le film Oppenheimer, Jonathan est revenu sur l'influence importante qu'a eu son grand frère sur son travail et sa carrière.

Car avant de signer pour ce show post-apo qui cartonne sur Prime Video, celui-ci a évidemment travaillé aux cotés de Chris, co-écrivant avec lui les scénarios de Memento, Le Prestige, Interstellar... En solo, il a aussi bossé sur la série de HBO Westworld.

Fallout atomise le genre post-apocalyptique (critique)

Confirmant au passage que le rôle de la Goule avait été écrit spécialement pour Walton Goggins, "Baby brother", comme s'est amusé à le surnommer Chris, a par exemple détaillé, à propos de l'une des scènes clés du pilote :

"C'est toi qui m'a appris à faire en sorte qu'un plateau de tournage soit un endroit intime, où l'on se sent en sécurité. Au moment de filmer la scène de sexe qui se transforme en scène de meurtre avec Lucy (Ella Purnell), j'ai repensé à tes conseils. Je crois bien que c'était seulement notre troisième jour de tournage ensemble, pourtant on avait déjà construit une relation solide avec Ella. On a décidé de tourner sur un plateau complètement fermé. C'est un truc que je t'ai piqué, ça (rires). C'était intime, très sécurisé. Pas de téléphone, pas de trucs qui déconcentrent. On avait limité l'équipe et on sentait tous qu'on était dans une espèce de bulle. Je crois qu'Ella a réalisé très vite à quel point cet environnement était respectueux pour elle, et sans danger. Elle a pu se lancer." Oki doki !

Chris Nolan est en effet connu pour ses techniques de tournage permettant à ses acteurs de rester concentrés. Pas de téléphone portable sur le plateau, pas de chaise non plus pour se reposer entre les prises... Une démarche qui a récemment été saluée par l'équipe d'Oppenheimer.

Florence Pugh raconte la panne de caméra pendant la scène de sexe d'Oppenheimer

"Je t'ai piqué d'autres trucs, rigole aussi Jonathan Nolan en rappelant qu'il n'était pas le showrunner de Fallout, job qui revient à Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner. C'était l'un des éléments qui m'ont emballé sur ce projet, d'ailleurs. Le fait de collaborer. J'ai vu ça comme une opportunité d'être une sorte de 'réalisateur qui produit', à défaut d'un meilleur terme. J'étais là pour aider à trouver comment donner vie à cet univers, comment le transposer des jeux en série. La réponse fut : en reprenant tout un tas de trucs que tu avais expérimenté avant moi."

Fallout : Jonathan Nolan à l'avant-première de la série
Abaca

Jonathan Nolan et Lisa Joy à l'avant-première de Fallout, le 10 avril dernier.

Détaillant avoir eu l'envie de tourner dans l'Utah, à Bonneville, après un voyage avec Christopher, quand celui-ci venait tout juste de s'installer avec sa femme Emma Thomas à Los Angeles, Jonathan raconte avoir été obsédé par l'idée de "filmer un endroit si étrange."

"J'ai toujours gardé une certaine affection pour ce road trip, et précisément pour cette plaine recouverte de sel, dit-il. Je me disais souvent que je reviendrais tourner là. J'étais heureux de pouvoir réaliser ce rêve avec les premières scènes de Maximus."

Jonathan Nolan raconte enfin s'être souvenu des réactions des fans de Batman quand son grand frère venait de caster Heath Ledger dans le rôle du Joker. A l'époque, ils venaient de co-écrire en semble le scénario, en compagnie de David S. Goyer.

"Je ne suis pas sûr que tu ais été pleinement conscient du phénomène à l'époque, vu que tu n'étais pas très connecté ? Moi, je l'étais, et je voyais passer ce genre de réactions : 'Oh, vous avez tout gâché !' Les gens se plaignaient que Heath, ce n'était pas Jack Nicholson. Je lisais ça et ça me térrifiait. Je me demandais comment on allait s'en sortir... Bon, le fait est que ça marchait finalement très bien, et cela m'a donné le courage de me dire qu'en approchant ce genre d'adaptations non pas pour les fans mais en tant que fan, je pourrais y arriver en traitant l'oeuvre d'origine avec le plus de respect possible. L'objectif, c'est de faire en sorte que l'amour qu'on porte au matériau de départ se ressente, même si l'on doit faire des choix différents en adaptant ces histoires à l'écran."

Jonathan Nolan nous parle de la saison 2 de Fallout