Pourquoi c'est le bon moment pour se lancer dans L'Attaque des Titans

La deuxième partie de la saison 3 sort sur Netflix ce week-end en France, quelques mois avant la diffusion du chapitre final. L'occasion idéale de rattraper votre retard.

C'est le phénomène animé incontournable. Une série japonaise à la renommée mondiale, qui a carrément déjà son propre parc d'attractions à Osaka ! A l'heure actuelle, 100 millions d’exemplaires du manga imaginé par Hajime Isayama (à partir de 2009) ont été vendus en librairie sur le planète. En France, il a fallu attendre 2013, pour que L'Attaque des Titans débarque officiellement sur les étagères et c'est aussi à cette date que l'adaptation télévisuelle a démarré à la télé nippone. Une décennie plus tard, quelques 75 épisodes ont été diffusés... C'est peu ! Mais cela veut dire aussi que vous avez tout le temps pour rattraper votre retard...

Ca tombe bien. Si la plateforme Wakanim a les droits de diffusion française en quasi-live, Netflix a acquis les premières saisons de L'Attaque des Titans et ajoutera à son catalogue, ce samedi 1er mai, la deuxième partie de la saison 3. Au total, ce sont presque 60 épisodes de l'animé qui seront donc accessibles dès ce week, pour les abonnés du streamer. Il y a sérieusement matière à binge-watcher !

Parce que L'Attaque des Titans va vous couper le sifflet, dès le premier épisode ! Un monstre gigantesque attaque la ville de Shiganshina, l'une des cités tapies derrière des murs immenses, érigés il y a un siècle afin de protéger les centaines de milliers d'Humains restant sur Terre, après que celle-ci a été ravagée par une nouvelle espèce sanguinaire. Les Titans ressemblent à des Hommes, mais ils mesurent jusqu'à 10 mètres de haut, sont presque increvables et dévorent machinalement toute personne passant devant leur regard hébété. Blottie derrière ces murailles, une nouvelle civilisation paisible avait réussi à émerger, sans nouvelle des Titans depuis plus de 100 ans. Jusqu'à ce jour maudit où une créature éléphantesque s'abattit sur Shiganshina, détruisant le premier mur de l'Humanité, obligeant ses habitants à fuir en urgence au-delà du mur suivant. Une foule massive est désormais réfugiée dans la cité voisine, rapidement saturée et au bord de l'imposion... Pourquoi cette attaque soudaine, après 100 ans ? Que se passe-t-il dans le reste du monde au-delà des Murs ? Et surtout, d'où viennent ces Titans et que veulent-ils ?

L'histoire imaginée par Isayama est d'une réjouissante extravagance. D'une créativité sans pareil. D'une étrangeté assumée fascinante. Le monde de L'Attaque des Titans est un puzzle enfermé dans des Poupées Russes. A chaque fois qu'on dévisse une nouvelle partie, qu'on pense avoir compris où l'aventure nous mène, Isayama nous prend à revers. Imprévisible. C'est certainement ce qui définit le mieux cette série dont le monde tentaculaire se dessine sous nos yeux ébahis, épisode après épisode, saison après saison, au fil d'une narration rythmée, trépidante.

Parce que L'Attaque des Titans, ce sont évidemment des titans... à vous filer des cauchemars ! Comme c'est écrit dans le titre, on est bien dans une histoire de monstres mixant plusieurs éléments de la pop culture du XXIe siècle, lorgnant notamment du côté des zombies et des "mechas" pilotés. Avec leur regard vide, leur énormes dents tranchantes et cette envie fanatique de nous bouffer, ces monstres à visage humain hantent les héros les plus courageux de la série. Il faut dire que la brutalité de certaines scènes a de quoi glacer le sang. L'animé, comme souvent dans le genre, n'hésite pas à faire couler le sang si nécessaire. Sans jamais céder à une tentation gore écoeurante, il offre tout de même son lot de séquences à vous faire détourner les yeux, de morts horribles, de vies brisés en un instant, sans trompette ni tambour. Faire de l'Homme la proie, le jeter en pâture à un prédateur avide de viande, et renverser ainsi la chaîne alimentaire, c'est l'une des grandes réussites de la série.

Parce que L'Attaque des Titans a inventé la "Manoeuvre Tridimensionnelle". Une idée de génie, pour contrer la puissance de ces Titans. Grâce à un équipement ingénieux, sorte de grappin hyper-boosté, l'Homme peut se mouvoir dans les airs avec une mobilité et une dextérité jamais vues. Il peut virevolter et ainsi s'offrir une chance de couper la nuque de leurs adversaires gigantesques (leur seul point faible). Au fur et à mesure de la série, cet équipement prend une place étonnante dans les intrigues. Il n'est pas juste posé là. Il évolue, justifie les déplacements, les décors. Et surtout, il offre des séquences d'action à couper le souffle. L'animation démente, assurée dans les premières saisons par Wit Studio et Production I.G, nous plonge dans des courses poursuites ahurissantes, tandis que le bataillon tournoie dans les airs, pour ne pas se faire attraper et dévorer dans la foulée. Au milieu de décors fourmillants de détails (la vraie ville allemande de Nördlingen a servi de modèle à la cité centrale), la série resplendit visuellement et les dessins semblent même s'améliorer à chaque saison.

Parce que L'Attaque des Titans n'est pas qu'une série spectaculaire. C'est aussi une oeuvre d'une grande intelligence, qui manie la métaphore avec une ingéniosité bluffante. Dès la première saison, elle n'hésite pas à investir le terrain politique et la manipulation des masses, en y joignant une allégorie assez brute de la crise des migrants. Jonglant avec des thématiques civilisationnels fécondes, elle se mue aussi en un drame géo-politique exigeant, aux multiples ramifications, sans jamais perdre le spectateur. Malgré tous ses mystères, tous ses revirements, et une histoire faite d'enchevêtrements, la narration est claire, efficace, limpide, tout le temps. Mais impossible d'en dire plus sans spoiler. Il est temps pour vous de faire face à L'Attaque des Titans, dont la riche histoire prendra fin officiellement à l'hiver 2022.