Platonic saison 2
Apple TV+

Seth Rogen et Rose Byrne remettent le couvert dans l’hilarante saison 2 de Platonic, toujours pilotée par le couple Nicholas Stoller/Francesca Delbanco. On a chopé quelques minutes à Byrne pour causer de son don ahurissant pour la comédie.

PREMIÈRE : C’est toujours un peu un miracle quand une comédie fonctionne aussi bien que Platonic. Vous sauriez expliquer pourquoi cette série est aussi tordante ?
ROSE BYRNE :
J’avoue que j’avais un peu peur avant de lire le scénario de cette saison 2 : qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir se passer ? Est-ce que Nicholas Stoller et Francesca Delbanco allaient réussir à créer de nouveau conflits, à relancer la machine ? Dieu merci, le résultat a surpassé toutes mes attentes. Ils ont inventé un arc narratif sur le mariage de Will et un autre sur la crise de la quarantaine de mon mari, avec en tête d’ausculter les conséquences sur mon personnage et celui de Seth. C’est une bouffée d’air frais pour la série. Et puis Nicholas et Francesca écrivent en fonction des points forts de leurs acteurs, et c'est toujours un excellent point de départ pour une bonne comédie.

Beaucoup de choses se jouent dans l’écriture et votre alchimie avec Seth Rogen, mais la série a aussi l’intelligence de laisser beaucoup de place à la comédie physique. Et dans le genre, vous êtes une reine : votre scène sous kétamine était un grand moment de la saison 1, et le passage où vous prenez un bonbon au cannabis dans la saison 2 est un petit chef-d’oeuvre. Vos yeux qui se ferment petit à petit, votre sourire stone de celle qui veut faire croire qu’elle ne l’est pas…
Je crois qu’ils aiment me faire jouer les meufs défoncées (Rires.). C’est sûrement parce que j'adore me rendre ridicule pour un rôle. Je voue un culte à la comédie physique. J’ai récemment revu Annie, et la performance de Carol Burnett est juste dingue. Ça m’a beaucoup inspirée, tout comme ce que fait Kristen Wiig.

J’avais parlé à Nicholas Stoller pour la première saison de Platonic, et il m’avait dit qu’il vous trouvait si drôle que vous devriez jouer l’inspecteur Clouseau dans La Panthère Rose.
(Elle explose de rire) Sympa de sa part !

La discussion était partie du clip de votre personnage, une parodie de pop-star ultra sexualisée, dans American Trip. Je me permets un aparté : c’est l’un des trucs les plus drôles au monde. Je me repasse la vidéo quand j’ai un coup de déprime et ça ne manque jamais de me faire marrer.
Merci, merci (Rires.)



Comment se fait-il que les gens semblent oublier à quel point vous êtes drôle ? On devrait vous proposer constamment des comédies.
Ça fait quelques années maintenant que j’en fais, et j’ai toujours autant de respect pour les acteurs comiques. C’est beaucoup plus difficile qu’on ne le croit de faire rire. Et pourtant, j’ai l’impression que ça part du même endroit que le drame, que la frontière est fine. Donc même si je joue dans un drame, j’essaie toujours d’y trouver des espaces de comédie. Et Platonic est super cool pour ça parce que les personnages ont beaucoup de nuances, ce qui nous donne des sentiments très ambivalents à jouer. On n’est pas constamment à fond dans le rire, et la comédie vous prend parfois par surprise. Pour répondre à nouveau à votre première question, c’est aussi ce rythme syncopé qui fait que c’est in fine aussi marrant.

Vous avez traversé plusieurs époques de comédie. Comment percevez-vous l'évolution des attentes du public aujourd'hui en la matière ?
Les tendances changent et ce qui était très drôle hier ne l’est plus forcément aujourd’hui. (Elle réfléchit) Je me rends compte que je suis incapable de vous citer la dernière grande comédie au cinéma… Il y a surtout des séries, comme The Studio. C’est désormais sur petit écran que ça se joue. Et c’est peut-être ça, plus que la façon de faire rire, qui a drastiquement changé ces dernières années.

Platonic saison 2, sur Apple TV+. Un épisode par semaine.