Un chef surdoué et habitué à la haute gastronomie se retrouve à la tête de la sandwicherie de son frère récemment décédé. Une série sur les coulisses de la restauration menée à un rythme hallucinant.
Montage cut, caméra en ébullition, alarmes qui sonnent dans tous les sens et rythme frénétique : le premier épisode de The Bear vous attrape par le col pour ne plus vous laisser respirer une seule seconde. Dès les premières minutes, ça gueule, ça court et ça transpire dans la cuisine, et le malheureux qui cuira un steak un peu trop longtemps pourrait bien ne pas s’en sortir intact. Les clients attendent à la porte et Carmy Berzatto (Jeremy Allen White, vu dans Shameless) est au bord de la crise d’angoisse : il vient de rentrer à Chicago pour reprendre la sandwicherie de son frère, qui s’est récemment suicidé. Habitué aux restaurants trois étoiles, Carmy va tenter de remettre dans l’ordre dans ce business criblé de dettes, peuplé d’employés récalcitrants à la moindre méthode - formidable casting de seconds rôles - et qui n’ont jamais entendu parler de « brigade ».
Pas sûr qu’en l’état la série fasse exploser les demandes de BEP Restauration, mais l’acidité et la violence initiales de The Bear laissent bientôt entrevoir autre chose : une comédie dramatique parfois hilarante autour de la cuisine, qui questionne la bizarrerie du cerveau humain, à la fois en demande de hiérarchie forte et d’émancipation totale. Dans cet up and down sans fin, The Bear raconte aussi le trauma d’un génie en burn-out, maltraité par son milieu, et son besoin de se recréer une famille dans le travail. Un coup de maître, jusqu’à un épisode final un peu facile, happy end préfabriqué pour ouvrir sur une saison 2.
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