Les Feuilles mortes, Démons et merveilles, les Enfants qui s'aiment, Méfiez-vous de Paris... : ces chansons, dont beaucoup ont été popularisées par le cinéma, suffisent à situer l'art de Joseph Kosma : dans la lignée de Maurice Jaubert, celle d'une authentique musique populaire, ancrée dans la réalité quotidienne et l'enrobant d'une fine pellicule de poésie, prolongement idéal des dialogues de Jacques Prévert, avec un zeste de préciosité « tzigane » qui lui appartient en propre.Après des études au conservatoire Franz Liszt de Budapest, Joseph Kosma fut nommé chef d'orchestre assistant à l'Opéra de sa ville natale. Une bourse lui permet de partir pour Berlin en 1929 : il y subit l'influence de Brecht et de Kurt Weill. Il se fixe à Paris en 1933 (il sera naturalisé français en 1949), et met en musique des poèmes de Prévert, Apollinaire, Carco, Desnos, Queneau. L'un de ses premiers travaux pour le cinéma est la chanson de Florelle pour le Crime de monsieur Lange de Jean Renoir (1936), sur un texte de Prévert :« Au jour le jourÀ la nuit la nuitÀ la belle étoileC'est pour ça que je vis... »Sa première partition officielle sera Jenny de Marcel Carné (1936). Puis il fait équipe avec Renoir, signant notamment la « symphonie du rail » de la Bête humaine et les arrangements de musique classique de la Marseillaise et de la Règle du jeu. Sous l'Occupation, il travaille clandestinement aux côtés de Maurice Thiriet pour les Visiteurs du soir et les Enfants du paradis. Après la guerre, sa production s'intensifie : les Portes de la nuit, Voyage surprise, le Petit Soldat, les Amants de Vérone, la Bergère et le Ramoneur (toujours sous l'égide de son ami Prévert), mais aussi le Sang des bêtes de Franju, Au grand balcon d'Henri Decoin, Juliette ou la Clé des songes de Carné (film qui lui vaut le prix de la meilleure partition musicale au festival de Cannes 1951), presque tous les films de Jean-Paul Le Chanois, Grand'Rue de Bardem, Cela s'appelle l'aurore de Buñuel, etc. Retour à Renoir avec la musique de scène d'Orvet (1955), l'air des bohémiens d'Élena et les hommes, la flûte de Pan du Déjeuner sur l'herbe, la musique dans les ténèbres du Testament du docteur Cordelier. Kosma est aussi l'auteur de ballets pour Roland Petit et Yvette Chauviré, d'oratorios (les Ponts de Paris, À l'assaut du ciel) et d'un opéra, les Canuts, créé à Budapest et repris à Lyon en 1964. Dédaignée de certains puristes (tel François Porcile, qui l'ignore dans son livre sur la musique de film), la « petite musique de nuit » de Joseph Kosma a marqué de son empreinte discrète une époque du cinéma français.
Nom de naissance | Joseph Kosma |
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Naissance |
Budapest, Austria-Hungary [now Hungary] |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Musique, Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2016 | Prévert tout court | Compositeur | - | |
2016 | Voyage à travers le cinéma français | Acteur | Self | |
2015 | Le Dilemme Du Docteur | Compositeur | - | |
1994 | La Belle Que Voilà | Compositeur | - | |
1990 | Les chiffonniers d'emmaüs | Compositeur | - |