Peter Turrini est un écrivain et scénariste autrichien, né le 26 septembre 1944 à Wolfsberg, en Autriche. Il passe son enfance et son adolescence en Carinthie où son père, d’origine italienne, est ébéniste. Peter Turrini exerce alors plusieurs métiers, dont ceux de bûcheron puis d’ouvrier métallurgiste. En 1965, il part pour Francfort, suit une formation publicitaire, avant de revenir à Vienne et intégrer une grande agence publicitaire américaine en tant que concepteur-rédacteur.En 1967, il quitte le monde de la publicité et la ville de Vienne, pour rejoindre Lindos en Grèce. Débute alors une période de marginalité, mais qui s’avère d’une grande fécondité sur le plan littéraire, puisqu’il écrit sa pièce La Chasse aux rats, présentée dans la capitale autrichienne en 1971, et à Munich en 1972. Cette pièce suscitera un grand scandale dans les deux pays.De retour à Vienne au début des années soixante-dix, Peter Turrini touche à tous les genres d’écriture : pièces de théâtre, poèmes, essais, scénarios. En 1971, il écrit Rozznjogd, puis Sauschlachten en 1972. En parallèle, il commence une longue collaboration avec la télévision autrichienne. Il écrit le scénario de la série Saga des Alpes, diffusée à partir de 1976 en Autriche puis dans une vingtaine de pays.Écrivain controversé, plusieurs projets de scénarii sont refusés ou retardés. Mais le succès est au rendez-vous en 1977 avec Nymphe d’argent, qui se voit attribuer le prix du Meilleur Scénario de télévision à Monaco.Peter Turrini devient une figure incontournable de la vie culturelle autrichienne, mais sa santé mentale fragile l’éloigne de Vienne. Il multiplie les séjours en unités psychiatriques, continue à travailler dans son isolement et crée Quelques pas en arrière puis Tango Viennois.Sa renommée est désormais internationale ; en 1981, il entame une tournée de lecture dans plusieurs pays. La même année, le Prix Gerhart Hauptmann lui est attribué à Berlin.Malgré une notoriété établie à l’internationale, Peter Turrini trouve toujours autant de difficultés à imposer son style dans son pays. Chacune de ses œuvres suscite une controverse, car cet auteur propose un théâtre ambivalent qui, sans rejeter totalement les conventions, ne cesse de les remettre en question. C’est ainsi qu’il fait dire à Madame Schwarz, un de ses personnages (À la tombée de la nuit) : « Le faire semblant, j'y tiens. Les gens ne sont pas là pour exprimer leur opinion personnelle, mais pour faire semblant. Je n'accorde pas de valeur au visage véritable de l'homme, à ses opinions et à ses idées propres. Les gens pensent les choses les plus imbéciles et les plus terrifiantes (...) je veux voir leurs masques et non leurs visages abêtis ».En 1985, Peter Turrini entre en conflit avec la télévision autrichienne pour le tournage de La Saga des Travailleurs. Il se retire dans un monastère, se réfugie dans l’écriture, créant ainsi la plus grande partie de son œuvre.En 1990, il est consacré comme l’un des plus grands dramaturges en langue allemande, et il reçoit Le Prix du Théâtre au Festival International de Maubeuge.Dès lors, les créations s’enchaînent : Enfers et Damnation en 1990, L’Embrasement des Alpes, Au nom de l’amour, Grillparzer au sex-shop (un recueil de poèmes) et Ensemble en 1993, La Bataille de Vienne en 1995, Enfin la fin en 1997, et L’Amour à Madagascar en 1998.L’année suivante, un portrait de l’auteur, Theaterglühen - L'auteur Peter Turrini, écrit et réalisé par Heinz Trenczak, est diffusé sur la télévision autrichienne. La même année, il reçoit le Prix Littéraire de la province de Styrie, et sa nouvelle L’Arrestation de Johann Nepomuk Nestroy est adaptée au cinéma.Peter Turrini enchaîne avec un livret d’opéra, Le Géant de Kaillass en 2000, J’aime ce pays et Da Ponte à Santa Fé en 2001.Depuis, il collectionne les distinctions ; le Golden Romy en 2001, Le Prix Würth pour la littérature européenne en 2008, le prix Johann Nestroy Ring en 2008.En 2004, son soixantième anniversaire est célébré à l’échelle nationale, c’est dire la place occupée par ce grand dramaturge.Deux années plus tard, sa pièce À la tombée de la nuit est représentée à Klagenfurt.
