En 1980, il fonde, avec sa soeur, Claudia Castellucci et Chiara Guidi, la Socìetas Raffaello Sanzio. Durant les années 1990, Romeo Castellucci s'est confronté à des textes classiques ou à des épopées, Gilgamesh (1990), Hamlet (1992), L'Orestie (1997), Le Voyage au bout de la nuit (1998), Giulio Cesare, d'après Shakespeare (2001). Depuis lors, la Socìetas Raffaello Sanzio a lancé un vaste projet appelé Tragedia Endogonidia, un système de représentation ouvert qui, tel un organisme, se transforme dans le temps et dans le parcours géographique qu'il effectue, en attribuant à chaque stade de sa transformation le nom d'”épisode”. Romeo Castellucci crée également des oeuvres plastiques et des représentations figuratives esthétiques/biologiques qui se matérialisent dans la puissance invisible des bactéries. Par ailleurs, la Socìetas Raffaello Sanzio a publié plusieurs ouvrages théoriques et produit toute une série de vidéos. La compagnie est invitée dans les principaux théâtres et festivals internationaux, et a remporté de nombreux prix en Italie et à l'étranger. S'inscrivant dans la continuité du Théâtre de la cruauté imaginé par Antonin Artaud, leurs propositions théâtrales qui mêle l'artisanat théâtral d'antan à des technologies de pointe, allient des trouvailles visuelles, sonores et même olfactives, pour créer des spectacles d'où la place texte tend à s'estomper face à celles des corps, corps humains, acteurs parfois difformes ou mutilés, ou animaux, bêtes de ferme, voire serpents, qui créent du spectaculaire par leur seule présence à laquelle s'ajoute hurlements, invectives et gesticulations. D'une esthétique parfois outrancière, mais toujours maîtrisée, les spectacles de la Socìetas Raffaello Sanzio peuvent difficilement être comparés à autre chose qu'eux-mêmes et laissent dans la mémoire de spectateurs des impressions indélébiles. (Romeo Castellucci, Photo DR)