TF1 nous propose une Plongée vers la préhistoire, ce soir à 20h45 dans Ushuaïa Nature. Laurent Ballesta, collaborateur de Nicolas Hulot, a sondé les profondeurs au large des côtes sud-africaines, à la recherche du cœlacanthe, un poisson préhistorique. Notre journaliste à Télé 7 Jours Emilia Vaillant nous en parle.Collaborateur de Nicolas Hulot, Laurent Ballesta a plongé à 110 m de profondeur au large des côtes sud-africaines. Il en a rapporté des images exceptionnelles du cœlacanthe, un poisson qui vivait déjà à l’époque des dinosaures.Un rêve de biologisteJanvier 2010, à Sodwana, au large des côtes sud-africaines. Laurent Ballesta et son équipe filent vers le large sur un bateau pneumatique. Le biologiste et photographe marin s’apprête à réaliser le rêve de sa vie : observer le cœlacanthe, un poisson préhistorique qui vit entre 100 et 200 mètres de profondeur. Les risques sont énormes. En 2001, trois plongeurs avaient trouvé la mort en essayant de l’approcher sur ce même site. Laurent Ballesta a dû batailler dur pour obtenir les autorisations nécessaires à son expédition. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir la boule au ventre au moment de se jeter à l’eau. La peur cède vite la place à l’enthousiasme. En trois minutes à peine, il atteint les 110 m de profondeur et se retrouve nez à nez avec un pacifique cœlacanthe de 2 m de long. Le pas de deux aquatique va durer 31 minutes ! Personne n’avait jamais réussi à approcher ce poisson de si près.Un témoin de la préhistoireL’intérêt pour le cœlacanthe n’est pas nouveau. Dès la découverte des premiers fossiles, en 1836, les paléontologues constatent la présence d’os précurseurs des pattes des animaux terrestres : il est alors considéré comme un « chaînon » dans l’histoire de l’évolution des espèces. Mais ce poisson contemporain des dinosaures aurait disparu depuis 65 millions d’années. Aussi, lorsqu’en 1938, des pêcheurs sud-africains remontent dans leurs filets un Latimeria chalumnae tout le monde croit à un canular : "C’est comme si quelqu’un annonçait avoir trouvé dans les Alpes de Haute-Provence, un tyrannosaure mort récemment… Personne ne le croirait !", plaisante Ballesta. Il faudra attendre les années 50, pour retrouver sa trace aux îles Comores. Les scientifiques français vont en pêcher des dizaines, les disséquer, les étudier sous toutes les coutures. Son articulation, présente au milieu du crâne, ses nageoires pédonculées avec un squelette osseux proche de celui des vertébrés terrestres, son poumon primitif, sont autant de caractères anatomiques qui expliqueraient le passage de la vie aquatique à la vie terrestre. Mais si l’on sait tout de son anatomie, personne n’a jamais pu l’observer vivant car, malgré ses 100 kilos, le cœlacanthe est fragile : sitôt pêché, il meurt.Le retour à l’air librePour Laurent Ballesta et les trois plongeurs qui l’accompagnent, le plus difficile reste à faire. La remontée va durer 220 minutes, avec des paliers de décompression qui sont d’autant plus longs qu’ils approchent de la surface. Autant dire qu’il faut un mental d’acier pour rester 5 heures dans une eau à 18° avec 80 kilos de matériels sur le dos : le prix à payer pour explorer ce monde crépusculaire et en revenir vivant. Mais en dix ans d’expérience, la technique pour tuer le temps s’est affinée. Lorsqu’ils arrivent à 9 mètres, un plongeur de l’équipe restée sur le bateau les rejoint pour les ravitailler en eau, en nourriture et leur apporter des smartphones étanches sur lesquels ils peuvent écouter de la musique, regarder des films en attendant de retrouver l’air libre.Plongez vers la préhistoire, ce soir à 20h35 sur TF1.Émilia Vaillant pour Télé 7 Jours