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Les artistes suscitent de folles passions, dont l’érotomanie, une étrange condition ou le fan se persuade que son idole est amoureuse de lui. C’est ce qui est arrivé à Jean-Marc Barr… Il raconte son histoire dans Zone interdite ce soir à 20h45 sur M6.

Les artistes suscitent de folles passions, dont l’érotomanie, une étrange condition ou le fan se persuade que son idole est amoureuse de lui. C’est ce qui est arrivé à Jean-Marc Barr… Il raconte son histoire dans Zone interdite ce soir à 20h45 sur M6. En 1988, Le Grand Bleu fait plus de 9 millions d’entrées ! Au générique figure Jean-Marc Barr, qui est alors propulsé star internationale. Mais le rêve tourne au cauchemar quand un inconnu, épris de lui, se suicide. Ce désespéré souffrait d’érotomanie, une condition qui pousse à croire qu’une personne vous aime alors qu’il n’en est rien. Un vrai délire puisque parfois, l’amoureux ou l’amoureuse ne connaît même pas personnellement la personne convoitée mais reste persuadée qu’une mystérieuse communication s’est instaurée. Dans le cadre du documentaire Jalousie, harcèlement, quand l’amour tourne à l’obsession, Sophie Hamdad, journaliste à M6, a notamment rencontré Jean-Marc Barr, qui reste très marqué par cet épisode de sa vie… Elle évoque son entretien avec l'acteur au magazine Télé 7 jours. Que s’est-il passé à l’époque ?Jean-Marc Barr n’avait pas d’adresse fixe à Paris. Sa sœur l’appelle un jour pour lui dire qu’elle a reçu un coup de téléphone de la police, qui veut le voir. Son nom apparaît dans une lettre d’adieu laissée par un homme qui s’est donné la mort. Jean-Marc a toujours refusé de lire ce courrier.C’est bien plus que du simple harcèlement : cette personne souffrait d’érotomanie…Oui. Un érotomane peut se suicider mais aussi vous faire du mal. C’est ce qui arrivé à John Lennon, (assassiné le 8 décembre 1980 à New York, par Mark Chapman, un "fan", ndlr). Dans quelles conditions avez-vous réalisé cet entretien ?Jean-Marc Barr était en tournage au Havre pour une série, prochainement diffusée sur France Télévisions, où il partage l’affiche avec Bruno Solo. Je lui ai proposé de le rencontrer sur place. Il a refusé et a préféré qu’on se voie chez lui, un dimanche vers midi. J’ai été surprise qu’il réponde à mes questions. Il a accepté tout de suite en arguant que l’érotomanie était une maladie qui touchait beaucoup les artistes et qu’il avait des choses à dire… Comment a-t-il vécu ce tragique événement ?Dans l’incompréhension, car c’est un homme assez humble. Après Le Grand Bleu, du jour au lendemain, des réalisateurs connus le demandent et des fans le harcèlent. Une femme, par exemple, l’appelle pour lui ordonner de venir la chercher à l’aéroport… L’acteur est d’autant plus stupéfait qu’il ne parlait presque pas dans le film de Luc Besson (où il incarne Jacques Mayol, un apnéïste habité par le monde du silence, ndlr). Il n’imaginait pas que ce rôle déclencherait autant de passion !Sa vie professionnelle a-t-elle changé après ce drame ?Oui. Il a décidé de ne plus tourner dans de grosses productions. Il a été très marqué par ce suicide et ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. A 30 ans, il débutait à peine sa carrière professionnelle, il ne comprenait pas cette folie, même s’il avait vécu en Californie et qu’il avait entendu parler de ce phénomène. Il voulait poursuivre une existence normale, prendre le métro et garder les pieds sur terre… Thomas GAETNER, journaliste à Télé 7 jours.