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Jaugée avant sa disparition, jugée après, Elly représente un mystère qui charge le film de suspense et tient en haleine en instaurant une atmosphère pesante. Si le réalisateur n’est pas le premier à illustrer cette théorie, il a le mérite de le faire d’une manière inattendue pour un cinéaste iranien et avec une résonance universelle. Préférant le bagage culturel
de son pays à son contexte politique, il pointe les revers d’une génération issue d’un milieu intellectuel moderne mais nourrie de ses traditions.
Toutes les critiques de A propos d'Elly
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une distribution sublime ce film intense, élégamment mis en scène et intelligemment construit. A propos d'Elly vous happe sans vous lâcher. On peut aisément penser qu'après le générique de fin, l'histoire est oins d'être terminée pour chacun des protagonistes.
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Le choix de la caméra sur l’épaule portant la tension à des acmés d’intensité, le temps pris pour affiner dans leur complexité les portraits des protagonistes, le maillage sophistiqué des diverses pistes narratives ainsi que le recours aux unités d’action et de lieu, transforment cette virée estivale en une poignante tragédie aux accents humains et sociaux.
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C'est dans les métamorphoses que subissent ces personnages que se trouve le vrai enjeu, le vrai suspense d'A propos d'Elly. En apparence, Sepideh et ses amis essaient de déterminer l'identité et les motivations de la mystérieuse invitée. Cette enquête force chacun d'entre eux à se confronter aux lois qui régissent la vie amoureuse et familiale en Iran, et la question est de savoir si la compassion l'emportera sur le conformisme, le désir d'émancipation sur les conventions sociales (la religion n'est jamais explicitement mentionnée).
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Bien qu’un peu mécaniquement théâtral et démonstratif, le film de Farhadi (primé à Berlin) prend une résonance plus aiguë, inespérée à l’aune des événements politiques récents survenus en Iran.
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Asghar Farhadi a reçu un Ours d'argent à Berlin pour ce film palpitant qui bat en brèche le cliché selon lequel le cinéma iranien ne peut qu'être contemplatif. On croit d'abord à une comédie, mais le suspense devient vite haletant. (...) Le décor marin paradisiaque devient hostile, voire cauchemardesque, grâce à une bande-son très travaillée où le bruit des vagues exacerbe les tensions. Golshifteh Farahani, remarquée dans Mensonges d'Etat de Ridley Scott, est emblématique d'une oeuvre intense, à découvrir pour qui aime les sensations fortes.
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Une impression de déjà-vu ? Sans doute. Mais c'est ce qui permet à l'œil d'échapper à l'enthousiasme béat devant n'importe quel film iranien. Car, grâce à une interprétation parfaite, à un scénario précis, et grâce, surtout, à une mise en scène incroyablement fluide, A propos d'Elly... est un très bon film. Point.
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Aucune dénonciation édifiante ne vient clore le film (ce que certains regretteront sans doute) et l'on reste du coup avec une agréable amertume, parce que toute libération semble équivaloir à une trahison. Un peu comme si le traditionalisme, dans lequel les personnages s'emberlificotent, était - moins qu'une verrue à la face des droits de l'homme - un des avatars de l'ennui générique appelé condition humaine.
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Même si le propos du réalisateur ne se réclame pas directement d’une portée sociale, A propos d’Elly dresse aussi le constat neutre et désabusé d’un simple état de faits dans les relations entre les hommes et les femmes, lorsque celles-ci deviennent des cartes que l’on choisit de jouer ou de laisser de côté, selon l’exigence du moment. On peut regretter que le film revête au bout d’un moment un aspect un peu « linéaire », où l’enchaînement artificiel des événements et des révélations se fait plus lourdement sentir qu’au début.
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Le drame, ici, se double d'une précieuse valeur documentaire, ajoutant au plaisir de ce polar métaphysique.
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Une femme disparaît : le thème évoque Antonioni et les relations sont filmées avec une rapidité qui rappelle certaines réalisations de Chéreau. Le film se clôt sur une énigme d'autant plus passionnante que le spectateur, lui non plus, ne sait rien.
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Autour d'un drame qui avait commencé comme une comédie, un regard passionnant sur l'Iran.
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Après les scènes de groupe gaiement pagailleuses, et très réussies, changement de ton brutal : au fur et à mesure qu'on s'interroge sur l'identité et le destin d'Elly, l'harmonie se lézarde, et c'est un Iran plus traditionnel qui surgit. (...) Comme souvent dans le cinéma iranien, A propos d'Elly intéresse moins par son sujet proprement dit (l'archaïsme de la condition féminine en Iran) que par ce qu'il montre incidemment (...). A son meilleur, il donne à voir des individus qui se croient libres alors qu'une force plus puissante qu'eux cadenasse leur vie. Appelons-la tradition, ou dictature.
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Un drame poignant construit comme un véritable thriller psychologique. (...) La tension et l'angoisse montent dans ce huis clos balayé par une mer déchaînée.