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Ce qui frappe dans ce Bob Marley, one love, c’est comment le film se définit par ses manques -on reste sans cesse sur notre faim, tant le film semble éviter soigneusement tout risque d’aspérité en gommant le plus de passages possibles. Au fond, le film ne surprendra pas les accros aux biopics musicaux-pâtés en croûte, sur-verrouillés par l’entourage de l’idole concernée, façon Bohemian Rhapsody. Le film alterne une double structure (le récit de la jeunesse et un concert-clef) qui rappelle celle de Walk the Line, sauf que l’histoire de Bob Marley Begins s’arrête au bout d’un moment pour aucune raison. On ne verra pas grand-chose de l’étonnant bouillon musical de la Jamaïque 50s dans laquelle grandit le jeune Marley, pas plus que l’on ne captera la source de son génie musical. Plutôt que de tenter d’invoquer la voix des morts, le film exprime la voix officielle des survivants. Difficile, ceci dit, de ne pas vibrer quand la musique remplit la salle de cinéma, canalisée par Kingsley Ben-Adir -une perf complètement casse-gueule mais réellement habitée par le comédien, investi à fond dans son rôle, jusqu’à l’effacement. Grâce à lui, One Love capte un peu la mystique qui guidait Marley dans son art et dans sa vie.